
Les Forbans ne sont pas nés d’un coup de baguette magique, mais d’une amitié forgée dans les couloirs d’un lycée niçois au milieu des années 1970. Formé en 1978 par un groupe d’amis d’enfance – dont Bébert à la guitare, aux côtés de Carlo au chant, Jean-Marie à la basse et Marc à la batterie –, le quatuor a rapidement conquis le cœur du public sudiste. Leur secret ? Des répétitions quotidiennes dans un modeste garage, où les riffs endiablés et les harmonies vocales se mêlaient à l’odeur d’huile de moteur et de vinyle usé.C’est lors d’une de ces sessions improvisées qu’ils ont croisé la route d’un producteur visionnaire, qui les propulsera en studio pour leur premier album. Sorti en 1982,Chantepropulse Les Forbans sur le devant de la scène avec des tubes intemporels commeChanteetLe Rock des copains. Bébert, avec son jeu de guitare fluide et ses solos enflammés, incarnait l’essence même du rock ‘n’ roll : une rébellion joyeuse, un pied de nez à la morosité. Le groupe écumera les salles de concert, les festivals et même les plateaux télé, vendant des centaines de milliers de disques et inspirant une vague de groupes rock français. Des tournées triomphales en Europe aux collaborations inattendues, Bébert restera à jamais le pilier rythmique de cette aventure collective.Malgré les aléas du show-business – séparations temporaires, retours aux sources –, Les Forbans ont su traverser les décennies avec une fidélité rare. Bébert, toujours le même, avec sa casquette vissée sur la tête et sa Fender en bandoulière, refusait les compromis. “Le rock, c’est pas une mode, c’est une façon de vivre”, aimait-il répéter lors des interviews. Son départ laisse un vide immense, mais son héritage résonne encore dans les guitares électriques qui pleurent sur les ondes radio.La Cause du Décès Révélée : Un Combat Silencieux contre la Maladie
Après des semaines de spéculations et de rumeurs, la famille de Bébert a levé le voile sur les circonstances de sa disparition. Le guitariste est décédé des suites d’un cancer fulgurant, diagnostiqué seulement quelques mois auparavant. Atteint d’une forme agressive de la maladie, il avait choisi de mener ce combat loin des projecteurs, entouré de ses proches et de ses instruments. “Il voulait partir en musique, sans fanfare”, confie un ami proche dans le témoignage émouvant partagé lors des funérailles.Bébert avait été hospitalisé en urgence fin novembre, après une chute brutale lors d’une répétition informelle avec d’anciens comparses des Forbans. Les médecins, impuissants face à l’avancée rapide du mal, n’ont rien pu faire. Cette révélation, bien que douloureuse, humanise la légende : derrière le showman charismatique se cachait un homme vulnérable, qui avait lutté en silence pour préserver son énergie créative jusqu’au bout. Les hommages affluent sur les réseaux sociaux, où fans et artistes rendent grâce à sa discrétion face à l’adversité.
Un Adieu Collectif : Hommages et Souvenirs d’une Époque

La nouvelle de sa mort a provoqué une vague d’émotion nationale. Dès l’annonce, des milliers de fans se sont rassemblés spontanément devant la scène du Zénith de Paris, lieu mythique d’un de leurs concerts légendaires en 1985. Des guitares ont été déposées en cercle, formant un autel improvisé où l’on chantaitChantea cappella sous la pluie fine de l’hiver.Carlo, le chanteur emblématique des Forbans, a été le premier à briser le silence lors d’une déclaration larmoyante : “Bébert n’était pas seulement un musicien, c’était notre frère de cœur, notre riff éternel. Sans lui, le rock français perd une âme pure.” D’autres figures du paysage musical, comme Johnny Hallyday dans ses jeunes années ou plus récemment des groupes comme Noir Désir, ont salué l’influence de Bébert. “Il nous a appris que le vrai rock naît dans les garages, pas dans les studios cliniques”, témoigne un jeune guitariste émergent.Les funérailles, célébrées dans l’intimité d’une petite église niçoise, ont réuni famille, amis et anciens acolytes. Un dernier solo de guitare, enregistré par Bébert lui-même des années plus tôt, a résonné sous les voûtes, provoquant des sanglots collectifs. La famille a annoncé la création d’une fondation au nom de Bébert, dédiée à la promotion du rock indépendant et au soutien des artistes atteints de maladies graves.Héritage d’un Légende : Le Rock ‘n’ Roll Ne Meurt JamaisLa mort de Bébert des Forbans n’est pas une fin, mais un écho amplifié d’une vie dédiée à la musique. À 63 ans, il laisse derrière lui une discographie riche, des souvenirs impérissables et une leçon de vie : le rock ‘n’ roll est une flamme qui ne s’éteint pas, même face à l’inexorable. Tandis que Les Forbans préparent un album hommage posthume, on ne peut s’empêcher de fredonner : “Chante, mon cœur, chante encore.” Bébert, où que tu sois, tes riffs continuent de nous faire danser. Repose en rock, légende.