À 78 Ans, David Gilmour Confirme ENFIN POURQUOI Roger Waters A Détruit Pink Floyd

Pink Floyd. Ce nom résonne comme une cathédrale sonore dans l’histoire de la musique. Il évoque des mélodies planantes, des paroles philosophiques et une révolution culturelle. Mais derrière la façade du succès planétaire se cache une tragédie humaine faite de rancœur, de manipulation et de trahison. À l’âge de 78 ans, David Gilmour, la voix et la guitare de l’âme du groupe, a finalement accepté de revenir sur les blessures du passé. Il livre une analyse sans concession sur la relation toxique avec Roger Waters, l’homme qu’il accuse d’avoir voulu anéantir leur héritage commun.
L’Ascension et les Premières Fissures
Pour comprendre la fin, il faut revenir au début. Pink Floyd, formé en 1965 à Londres, était d’abord le terrain de jeu de l’étudiant en art Syd Barrett. Mais lorsque la santé mentale de Barrett a décliné, David Gilmour a été appelé à la rescousse en 1968. Son arrivée a marqué un tournant : sa guitare lyrique et émotive a trouvé un contrepoint parfait dans les concepts intellectuels de Roger Waters.
Pendant un temps, l’équilibre a fonctionné. Les années 70 ont vu naître des chefs-d’œuvre comme The Dark Side of the Moon et Wish You Were Here. Mais le succès a nourri un monstre : l’ego. Alors que Pink Floyd devenait un symbole du rock progressif, Roger Waters a commencé à s’imposer non plus comme un membre, mais comme le leader incontesté.
La Dictature de “The Wall”
Selon Gilmour, le point de non-retour a été atteint avec l’album The Wall. Ce qui est considéré par le public comme un opéra rock magistral était vécu en interne comme une prise d’otage. Waters, obsédé par ses thèmes de solitude, de guerre et de politique, a commencé à exercer un contrôle total sur le processus créatif.
Gilmour se souvient avec amertume de cette époque où la liberté musicale, qui faisait l’essence de Pink Floyd, a été étouffée. “Roger voulait tout contrôler, de l’écriture des chansons à la structure des albums”, confie Gilmour. La tension était telle que Waters a même licencié Richard Wright, le claviériste fondateur, pendant l’enregistrement, le réengageant ensuite comme simple musicien salarié pour la tournée. Pour Gilmour, c’était une humiliation impardonnable, la preuve que Waters ne voyait plus ses camarades comme des partenaires, mais comme des exécutants au service de sa vision.
1985 : La Tentative de “Meurtre” du Groupe

Le conflit a culminé en 1985. Après la sortie de The Final Cut, un album que Gilmour qualifie de projet solo déguisé de Waters composé de “chutes” de The Wall, l’atmosphère était devenue irrespirable. Roger Waters a alors pris une décision radicale : il a quitté le groupe.
Mais il ne s’est pas contenté de partir. Il a déclaré que Pink Floyd était “mort”, une entité créative épuisée qui ne pouvait survivre sans lui. C’était là, selon Gilmour, la véritable tentative de destruction. Waters a intenté une action en justice pour empêcher Gilmour et Nick Mason d’utiliser le nom Pink Floyd. Il considérait le groupe comme sa propriété intellectuelle.
“Il pensait que nous ne valions rien sans lui”, c’est ce que suggèrent les souvenirs de cette bataille juridique. Gilmour et Mason ont refusé de se laisser enterrer vivants. Ils ont gagné le droit de continuer, mais cette victoire a laissé des cicatrices profondes et a scellé la haine entre les deux camps.
La Renaissance sous Gilmour
Contre toute attente, et malgré les prédictions funestes de Waters, Pink Floyd a survécu. Sous la direction de Gilmour, le groupe a sorti A Momentary Lapse of Reason en 1987 et The Division Bell en 1994. Gilmour a cherché à ramener la musique vers quelque chose de plus émotionnel, de plus atmosphérique, loin de la lourdeur textuelle imposée par Waters.
Les tournées qui ont suivi ont été triomphales, remplissant des stades entiers et prouvant au monde – et à Waters – que l’esprit de Pink Floyd ne résidait pas dans un seul homme, mais dans une alchimie sonore que Gilmour avait su préserver.
L’Impossible Réconciliation
Aujourd’hui, à 78 ans, David Gilmour porte un regard lucide sur ces décennies de conflit. Il ne nie pas le talent de Waters, ni les “beaux moments” passés ensemble, mais il est catégorique : la douleur est trop grande pour envisager un retour en arrière.
Le problème, explique-t-il, a toujours été le contrôle. Waters voulait que tout le monde adhère à sa vision du monde, à ses messages politiques, sans laisser de place à la contradiction. Pour un esprit libre comme Gilmour, cette soumission était impossible. Les attaques publiques de Waters, traitant ses anciens comparses de tous les noms au fil des ans, n’ont fait que creuser le fossé.
Alors, Roger Waters a-t-il détruit Pink Floyd ? Il a certainement détruit l’amitié et l’unité du groupe original. Mais grâce à la ténacité de David Gilmour, il n’a pas réussi à détruire la musique. L’histoire de Pink Floyd est celle d’une beauté née du chaos, une leçon brutale rappelant que parfois, pour qu’un héritage survive, il faut savoir couper les liens avec ceux qui veulent le posséder exclusivement.