Disparition d’Alexandr, à Rouen : emmené de force à Kiev, l’adolescent a pu rentrer en France, ses parents condamnés
Le jeune homme, d’origine ukrainienne, était porté disparu depuis le 3 juin dernier. Il avait quitté le foyer où il est placé pour se rendre à son entraînement de ju-jitsu brésilien.
Après des mois d’attente, un dénouement positif. Alexandr, un garçon de 16 ans d’origine ukrainienne dont la disparition avait été signalée à Rouen en juin dernier, se trouve en France et est en bonne santé, indique le parquet de Rouen dans un communiqué diffusé jeudi soir. L’adolescent avait été emmené de force par sa mère et son beau-père jusqu’à Kiev, capitale de l’Ukraine.
Le tribunal judiciaire a donné de nombreux détails sur cette affaire sordide. Le 3 juin dernier, Alexandr quittait son foyer, où il avait été placé sur ordonnance d’un juge des enfants, pour se rendre à son entraînement de JJB (ju-jitsu brésilien) en plein centre-ville de Rouen. Il n’avait plus jamais donné de nouvelles depuis et le foyer avait alerté les forces de l’ordre.
Un long périple
Il s’avère que l’adolescent avait été emmené de force par sa mère et son beau-père en Ukraine. Et ce après un long périple : l’espace aérien ukrainien étant fermé à cause de la guerre avec la Russie, le couple est passé par l’Allemagne puis la Pologne avant de déposer Alexandr à Kiev.
La mère et le beau-père ont été interpellés en région rouennaise le 30 septembre 2025 et placés en garde à vue, puis en détention provisoire. À l’époque, Alexandr était toujours à Kiev, précise le parquet, et exprimant « clairement » son souhait de revenir en France « et de réintégrer son lieu de placement ».
De la prison ferme pour sa mère et son beau-père
Ses vœux ont été exaucés grâce à une mobilisation conjointe des autorités polonaises et françaises. Alexandr est « revenu en France sain et sauf », assure le procureur de la République de Rouen, Sébastien Gallois.
Le couple, lui, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel ce jeudi. Ce dernier « a condamné le beau-père à la peine de deux ans d’emprisonnement avec maintien en détention, et la mère à deux ans d’emprisonnement dont un an assorti d’un sursis simple, avec maintien en détention pour la partie ferme », détaille-t-il. « Le tribunal a également prononcé la peine complémentaire de retrait de l’autorité parentale à l’égard de la mère concernant son fils, victime des faits. »
