Elle se fait SÉCHER par Mélenchon… la scène est DINGUE

Elle se fait SÉCHER par Mélenchon… la scène est DINGUE

Paris, France – Il est des moments en politique où le temps semble se suspendre, où les petites phrases assassines et les éléments de langage préfabriqués se brisent net contre le mur de la rhétorique pure. L’audition récente de Jean-Luc Mélenchon devant la commission d’enquête parlementaire restera sans doute comme l’un de ces instants charnières. Convoqué pour s’expliquer, voire pour se justifier, sur les positions internationales de son mouvement et les agissements de certains de ses députés, le leader de la France Insoumise a transformé ce qui devait être un tribunal politique en une tribune pour la défense de la raison d’État et de la cohérence démocratique.

Le Piège de la Culpabilité par Association

Dès les premières minutes, le ton est donné. L’atmosphère est électrique, lourde de sous-entendus. Madame Tanguy, députée et interrogatrice, lance une offensive directe, précise, presque chirurgicale. Dans son viseur : Thomas Portes, député LFI, aperçu à la frontière de Gaza la veille des terribles attaques du 7 octobre, en compagnie d’un acteur humanitaire controversé. La question est un classique du genre : “Que faisait-il là ?”, sous-entendant une complicité, ou du moins une complaisance, avec l’horreur qui allait suivre.

C’est ici que le piège de la “culpabilité par association” se referme habituellement sur l’invité politique. Mais Mélenchon, vieux loup de mer des joutes parlementaires, refuse de mettre le pied dans l’étrier qu’on lui tend. Sa réponse est d’une simplicité déconcertante qui confine au génie rhétorique : “Il était à la frontière parce qu’il voulait la passer”. En ramenant les faits à leur matérialité la plus basique, il désamorce instantanément la charge émotionnelle et complotiste de la question.

Il pousse la logique de ses accusateurs jusqu’à l’absurde en utilisant une métaphore personnelle et poignante : sa propre présence à Paris lors des attentats du Bataclan. “J’étais là, j’ai pleuré, j’ai eu peur. Suis-je pour autant lié aux terroristes ?” En une phrase, il expose la fragilité intellectuelle du raisonnement qui consiste à lier géographie et idéologie. C’est un rappel brutal que la concomitance n’est pas la complicité, une distinction que l’hystérie médiatique actuelle tend trop souvent à effacer.

La Contre-Attaque : L’Argument “Manif pour Tous”

Mais là où Mélenchon excelle, c’est dans la contre-attaque. Il ne se contente pas de défendre ; il renvoie le miroir. Lorsque l’on aborde la question épineuse des manifestations où se glissent des slogans radicaux ou des individus infréquentables, il refuse de battre sa coulpe. Au lieu de s’excuser pour des éléments incontrôlables présents dans les cortèges pro-palestiniens, il interpelle directement la droite et le centre sur leur propre histoire.

Le rappel de la “Manif pour tous” est un coup de maître. Il rappelle à ses interlocuteurs que lors de ces grands rassemblements contre le mariage homosexuel, des éléments radicaux, voire extrémistes, marchaient aux côtés des élus de la République. “Ça vous a dérangé ? Non, on comprend, vous défendiez des vues sur la famille”, lance-t-il. En établissant ce parallèle, il ne cherche pas à excuser les dérives, mais à souligner l’hypocrisie d’un système qui pardonne tout à certains et rien à d’autres.

C’est une leçon de “Realpolitik” appliquée à la rue : un organisateur de manifestation, aussi puissant soit-il, ne peut jamais contrôler l’intégralité des milliers de personnes qui se joignent à lui. Exiger de la France Insoumise une police des mœurs dans ses rangs, alors que les autres partis n’ont jamais eu à subir un tel examen de pureté, relève selon lui d’une stratégie de diabolisation et non d’une exigence démocratique.

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L’Appel à la Raison : Un Cri d’Alarme pour la Démocratie

Au-delà des piques et des effets de manche, ce qui frappe dans cette intervention, c’est la gravité du propos de fond. Mélenchon ne parle pas seulement pour sauver sa peau ou celle de son parti ; il semble sincèrement inquiet de la tournure que prend le débat public en France. “Si nous ne faisons pas preuve de raison entre nous, alors nous sommes perdus parce que nous allons commencer à nous dévorer”, avertit-il.

Cette phrase résonne comme un avertissement solennel. Dans une France fracturée, où l’anathème remplace l’argument, où l’on cherche à disqualifier l’adversaire plutôt qu’à le contredire, le risque est grand de voir l’espace démocratique se réduire à un champ de ruines. Mélenchon se pose ici en gardien d’une certaine éthique républicaine : celle qui accepte le désaccord profond sans verser dans la criminalisation de l’opinion adverse.

Il rappelle une vérité fondamentale : un député n’appartient pas à son chef de parti, il appartient au peuple qui l’a élu. “C’est pas mon député, c’est mon camarade”, précise-t-il au sujet de Thomas Portes. Cette distinction est cruciale. Elle rejette la vision caporaliste de la politique où chaque élu serait un soldat aux ordres, pour réhabiliter une vision plus horizontale et respectueuse du mandat électif.

Le Silence des “Insoumis” face à l’Inacceptable

Jean-Luc Mélenchon se moque de l'accent d'une journaliste, des élus du Sud  réagissent

Toutefois, Mélenchon ne sombre pas dans l’angélisme. Il admet la difficulté, les “prises de tête” internes pour gérer les débordements. Il assure qu’aucun Insoumis ne tolère l’apologie du terrorisme. C’est une ligne de crête étroite : défendre la liberté de manifester pour une cause (la Palestine) tout en se désolidarisant des éléments qui pourrissent cette même cause.

Sa défense repose sur l’idée que l’on ne peut pas être tenu responsable des “hurluberlus” qui s’incrustent dans un mouvement de masse. C’est une position pragmatique, qui tranche avec l’exigence de pureté absolue souvent réclamée par les commentateurs de salon. Il invite ses adversaires à balayer devant leur propre porte avant de venir inspecter la sienne, une posture qui, si elle manque parfois de souplesse, a le mérite d’une clarté brutale.

Conclusion : Un Duel au Sommet de la République

Cette audition restera comme un cas d’école de communication politique de crise. Face à une tentative d’encerclement moral, Jean-Luc Mélenchon a choisi l’offensive rationnelle. Il a refusé le rôle de l’accusé pour endosser celui du professeur de morale républicaine.

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, force est de constater qu’il a réussi, le temps d’une séance, à remettre la politique au centre du village. Il a rappelé que la démocratie n’est pas un dîner de gala où tout le monde est d’accord, mais un combat rugueux qui nécessite, pour ne pas basculer dans la violence, une dose massive de raison et de sang-froid. En refusant de céder à l’émotion ou à l’intimidation, il a paradoxalement offert une leçon de maintien à ceux-là mêmes qui voulaient lui en donner une. La scène était, comme le titre la vidéo, effectivement “dingue”, non pas par le scandale qu’elle a révélé, mais par la vacuité des attaques qu’elle a exposée au grand jour.

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