France Télévisions dans la Tourmente : L’Audition Choc qui Révèle les Mensonges, les Privilèges et un Déficit Caché de 80 Millions d’Euros

Paris, France – C’est une scène rare sous les ors de la République, une de celles qui déchirent le voile de l’opacité administrative pour laisser entrevoir une réalité bien moins reluisante. Ce mardi, l’audition d’un magistrat de la Cour des Comptes devant la commission d’enquête parlementaire a tourné au vinaigre. Convoqué pour s’expliquer sur un rapport accablant concernant la gestion de France Télévisions, le haut fonctionnaire s’est retrouvé acculé, pressé de questions par des députés décidés à comprendre comment le navire amiral du service public audiovisuel pouvait naviguer en eaux aussi troubles.
Entre soupçons de petits arrangements entre amis, révélations sur des salaires mirobolants et découverte d’un déficit abyssal soigneusement camouflé, l’audition a dressé le portrait d’une “Maison France TV” au bord de l’implosion éthique et financière.
Le Timing Suspect : Hasard ou Protection Politique ?
Dès l’ouverture des débats, le malaise s’installe. Les députés pointent une coïncidence troublante : pourquoi ce rapport explosif, qui pointe de graves dysfonctionnements, n’a-t-il été publié qu’après la reconduction de Delphine Ernotte à la tête du groupe pour un troisième mandat ? La question est légitime. Si ces éléments avaient été connus quelques semaines plus tôt, sa réélection aurait-elle été possible ?
Face à cette interrogation, le magistrat se retranche derrière l’indépendance de son institution. “On ne travaille pas à la commande”, martèle-t-il, niant tout “télescopage” volontaire. Une défense qui peine à convaincre l’assistance, tant le calendrier semble avoir opportunément servi les intérêts de la présidente sortante. Pour beaucoup d’observateurs, cette “pudeur” calendaire de la Cour des Comptes ressemble à s’y méprendre à un coup de pouce politique, laissant planer le doute sur la réelle volonté de contrôle des institutions.
Le Gouffre Financier : Le Mensonge des “Comptes à l’Équilibre”
Mais le véritable scandale est comptable. Alors que la direction de France Télévisions se félicitait à grand renfort de communiqués de presse d’avoir atteint l’équilibre financier, la Cour des Comptes jette un pavé dans la mare : le groupe accuserait en réalité un déficit de plus de 80 millions d’euros.
“Un décalage abyssal”, s’étrangle un député. Comment expliquer une telle différence entre la communication officielle et la réalité des chiffres ? Le magistrat confirme la “situation critique” et l’urgence d’agir, contredisant frontalement le narratif rose bonbon vendu par la direction. Ce mensonge par omission pose une question gravissime de transparence : les citoyens et les représentants de la nation ont-ils été délibérément trompés sur la santé financière de l’audiovisuel public ? Tout porte à le croire.
Salaires, Privilèges et “Gabegie”
Au-delà des grands agrégats financiers, ce sont les détails de la gestion quotidienne qui choquent. Le rapport met en lumière des conditions salariales et des avantages déconnectés de la réalité de la plupart des Français. Avec un salaire moyen de 72 000 euros par an pour les 9 000 salariés, France TV place ses employés parmi les 9% des Français les mieux rémunérés. À cela s’ajoutent des congés payés pléthoriques : jusqu’à 14 semaines pour les journalistes !
Les députés ont également soulevé des cas précis, frôlant le soupçon d’emploi fictif. Le cas d’Arnaud Ngatcha, adjoint à la maire de Paris et simultanément directeur chez France TV, a été mis sur la table. Bénéficiant d’une assistante payée plus de 100 000 euros par an, sa situation interroge sur la réalité de son travail effectif pour la chaîne. Réponse du magistrat ? “Il y a eu une situation irrégulière qui a été corrigée”. Une litote administrative pour ne pas dire que l’argent public a servi à financer des sinécures.
Et que dire des dépenses somptuaires ? 1,5 million d’euros de frais de réception et de cocktails en 2020, en pleine année de confinement et de crise sanitaire ! Ou encore ces 10 nuits dans des suites de luxe au Majestic à Cannes pour la direction. Des “dépenses évitables”, concède du bout des lèvres le magistrat, face à des élus écœurés par cette gabegie.
L’Opacité des “Stars” de l’Antenne

Enfin, le sujet tabou des doubles rémunérations des animateurs-producteurs a été abordé. Léa Salamé, Élise Lucet, Nagui… Ces figures touchent-elles un salaire de France TV en plus des marges confortables réalisées par leurs sociétés de production privées, elles-mêmes financées par la chaîne ?
Là encore, la Cour des Comptes botte en touche, invoquant un contrôle “par échantillon” qui n’aurait pas permis de tout vérifier. “On ne jette pas de noms en pâture”, se défend le magistrat. Une opacité qui nourrit la suspicion. Pourquoi, après des années d’alertes, aucune comptabilité analytique précise n’a-t-elle été mise en place pour tracer euro par euro le coût réel de ces émissions ? Delphine Ernotte s’y était engagée en 2015, puis en 2020. En 2025, toujours rien. Et pourtant, elle a été reconduite.
Conclusion : Un Service Public à la Dérive ?
Cette audition laisse un goût amer. Elle donne l’image d’une citadelle imprenable où l’entre-soi règne en maître, protégée par une forme de complaisance des corps de contrôle. Alors que l’on demande aux Français de se serrer la ceinture, leur télévision publique semble vivre sur un autre nuage, dépensant sans compter et maquillant ses pertes.
Le refus de répondre clairement, les “échantillons” bien pratiques pour ne pas tout voir, et le timing suspect du rapport sont autant de signes d’un système qui se protège. Mais face à un déficit de 80 millions d’euros, la fête pourrait bientôt être finie. Les Français, qui financent ce train de vie, ont le droit de savoir. Et cette audition, aussi pénible fut-elle pour le magistrat, a eu le mérite de commencer à lever le voile. La suite s’annonce houleuse pour la direction de France Télévisions.