En conséquence, explique RTL, Alain-Fabien menace de demander à la justice suisse de rayer Anouchka des dispositions testamentaires en faisant prononcer son « indignité successorale » par la justice suisse. « Je n’ai pas envie qu’elle touche quoi ce soit, pas même un centime », a-t-il précisé.

La succession d’Alain Delon continue de susciter de vives tensions au sein de sa famille et de retenir l’attention de l’opinion publique, plus d’un an après la disparition de l’icône du cinéma français.

Au cœur de cette affaire hautement médiatisée, Alain-Fabien Delon, le fils cadet de l’acteur, menace désormais de demander l’exclusion pure et simple de sa sœur Anouchka de l’héritage paternel. Cette démarche judiciaire d’une rare gravité marque une nouvelle escalade dans un conflit familial déjà profondément ancré.

Depuis le décès d’Alain Delon, survenu à l’âge de 88 ans après plusieurs années marquées par des problèmes de santé, les relations entre ses trois enfants – Anthony, Anouchka et Alain-Fabien – se sont progressivement dégradées, laissant place à une bataille juridique et émotionnelle autour des dernières volontés de leur père.

Le différend porte principalement sur le testament signé en novembre 2022 en Suisse, document qui attribue à Anouchka Delon une position centrale dans la gestion du patrimoine moral et artistique de l’acteur, notamment les droits liés à son image, à son nom et à l’exploitation de son œuvre, tout en lui accordant une part jugée disproportionnée de la succession par ses frères.

Alain-Fabien conteste vigoureusement la validité de ce testament, affirmant qu’il ne reflète pas la volonté réelle de son père et qu’il aurait été établi alors que celui-ci n’était plus pleinement en possession de ses facultés mentales, affaiblies par plusieurs accidents vasculaires cérébraux survenus à partir de 2019.

Selon lui, des éléments médicaux démontreraient que l’acteur n’avait plus la capacité juridique nécessaire pour modifier ses dispositions testamentaires ou consentir à certaines donations majeures, en particulier celles qui ont renforcé la position de sa fille au sein des structures chargées de gérer l’héritage Delon.

Face à ce qu’il considère comme une injustice et une manipulation, Alain-Fabien envisage désormais de demander à la justice la reconnaissance de l’« indignité successorale » de sa sœur. Une procédure exceptionnelle qui, si elle était retenue, conduirait à l’exclure totalement de la succession et à la priver de tout droit sur l’héritage.

L’enjeu est considérable, tant sur le plan financier, la fortune d’Alain Delon étant estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros, que sur le plan symbolique, puisqu’il s’agit aussi de déterminer qui aura la responsabilité de préserver et de représenter l’image et l’œuvre d’un monument du cinéma français.

De son côté, Anouchka Delon rejette catégoriquement ces accusations, dénonçant une attaque personnelle et une trahison familiale, et affirmant avoir toujours agi dans le respect de la volonté de son père, qu’elle dit avoir accompagné avec loyauté durant ses dernières années.

Les échanges entre les membres de la fratrie, souvent violents et exposés sur la place publique, témoignent d’une fracture profonde, où les rancœurs personnelles se mêlent aux arguments juridiques et aux interprétations divergentes de l’état de santé et des intentions d’Alain Delon.

Alors que plusieurs procédures sont engagées devant les juridictions suisses et françaises, cette guerre de succession, loin de se limiter à une querelle d’héritage classique, apparaît comme une tragédie familiale à ciel ouvert, dont l’issue pourrait durablement marquer non seulement les relations entre les enfants de l’acteur, mais aussi la manière dont sera transmis et protégé l’héritage artistique et moral de l’un des plus grands mythes du cinéma du XXᵉ siècle.