Info La Provence. Municipales 2026 à Marseille : “Titi”, supporter de l’OM, star des réseaux sociaux, s’engage auprès de Martine Vassal

Info La Provence. Municipales 2026 à Marseille : “Titi”, supporter de l’OM, star des réseaux sociaux, s’engage auprès de Martine Vassal

Thierry Mode, alias "Titi c'est toi le boss" s'engage auprès de Martine Vassal pour les municipales à Marseille.

Thierry Mode, alias “Titi c’est toi le boss”, soutiendra la candidate divers droite à la mairie de Marseille lors des prochaines élections. Son ralliement sera officialisé ce lundi après-midi.

Il compte quasiment quatre fois plus d’abonnés sur X (117 070) que Martine Vassal elle-même (30 580). À l’heure où les campagnes électorales se jouent aussi sur les réseaux sociaux, la candidate divers droite à la mairie de Marseille s’apprête, selon nos sources, à enregistrer le soutien d’un personnage très connu sur les supports numériques : Thierry Mode, alias “Titi c’est toi le boss”.

Le sport et l’inclusion

Supporter invétéré de l’OM, figure incontournable de la traverse de La Martine, où il attend quasi quotidiennement les Olympiens après leur entraînement à La Commanderie, il a aussi régulièrement été mis en avant par le club marseillais puisqu’il était, jusqu’à l’été 2025, le premier fan à poser en photo avec les recrues dès leur sortie de l’avion à Marignane.

Engagé en faveur de l’inclusion – il fait partie de l’équipe d’organisation du Marathon des capables, qu’il a lui-même couru -, il annoncera son ralliement ce lundi après-midi lors d’une conférence de presse aux côtés de la candidate et de son équipe de campagne. Son engagement portera sur le sport et l’inclusion.

C’est une nouvelle qui a l’effet d’un but marqué à la 93ème minute dans un Vélodrome en ébullition, sauf que cette fois-ci, le match se joue loin de la pelouse verte, sur le terrain glissant et impitoyable de la politique locale. Marseille, ville de passion, d’excès et de ferveur, vient d’être le théâtre d’une alliance aussi inattendue que spectaculaire. Titi, le supporter emblématique de l’Olympique de Marseille, connu pour ses vidéos virales, sa gouaille légendaire et son amour inconditionnel pour le club phocéen, a décidé de s’engager. Et pas n’importe où : il rejoint les rangs de Martine Vassal, l’actuelle présidente de la Métropole et du Département, dans la course aux élections municipales de 2026.

L’enfant du peuple et la dame de fer : un duo improbable ?

Pour quiconque connaît un tant soit peu la sociologie marseillaise, cette annonce a de quoi surprendre. D’un côté, nous avons Titi. Plus qu’un simple fan, il est devenu au fil des années une sorte de mascotte populaire, une incarnation vivante de la “voix du peuple” marseillais. Ses coups de gueule sur les réseaux sociaux après une défaite de l’OM, ses joies explosives et sa proximité avec les “minots” des quartiers font de lui une figure accessible, brute de décoffrage, loin des costumes cravates et des éléments de langage aseptisés. Titi, c’est Marseille sans filtre.

De l’autre, Martine Vassal. Figure de proue de la droite locale, héritière politique d’une longue tradition de gestion institutionnelle, elle incarne le pouvoir, l’administration, et une certaine forme d’élite politique. Sur le papier, tout semble opposer l’homme au mégaphone et la femme aux dossiers. Pourtant, c’est précisément ce contraste qui rend l’opération politique fascinante. En s’attachant les services – ou plutôt le soutien – de Titi, Martine Vassal ne recrute pas un colistier lambda ; elle s’offre un accès direct au cœur battant de la ville, une connexion Wifi haut débit avec une électorat qui se sent souvent délaissé par les sphères décisionnelles classiques.

Le football comme vecteur politique : une spécificité marseillaise

Ailleurs en France, l’implication d’un supporter de football dans une campagne municipale majeure pourrait prêter à sourire, voire être taxée d’anecdotique. À Marseille, c’est une affaire d’État. Ici, l’Olympique de Marseille n’est pas un club, c’est une religion, un marqueur identitaire absolu qui transcende les classes sociales, les origines et les quartiers. Le stade Vélodrome est le véritable parlement de la ville, bien plus que l’Hôtel de Ville.

En intégrant Titi à son dispositif pour 2026, l’équipe de campagne de Martine Vassal joue une carte maîtresse : celle de l’authenticité et de la proximité. C’est une réponse directe aux critiques qui peignent souvent les politiques comme déconnectés des réalités du quotidien. Titi n’a pas besoin de faire semblant de comprendre la colère des Marseillais quand les transports ne fonctionnent pas ou quand l’insécurité grimpe ; il vit cette colère, il l’a souvent hurlée sur ses vidéos. Il apporte une caution “terrain” inestimable.

Pour Titi, le pari est tout aussi risqué. Passer du statut de “pote” virtuel de milliers de Marseillais à celui d’acteur politique engagé est un saut dans l’inconnu. Il s’expose à la critique, au procès en illégitimité, voire à l’accusation de récupération. Le monde des supporters est un monde puriste, qui tolère mal les mélanges de genres. Acceptera-t-on de voir celui qui lançait les chants dans le virage serrer des mains sur les marchés pour glaner des votes ? C’est toute la question.

Une stratégie de reconquête face à Benoît Payan

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Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre la stratégie derrière cette annonce précoce. Les municipales de 2026, c’est demain. Martine Vassal, qui a vu la mairie lui échapper en 2020 au profit du Printemps Marseillais et de Benoît Payan, sait que la reconquête passera par une mobilisation massive des abstentionnistes et des déçus. Or, qui sont ces abstentionnistes ? Souvent des jeunes, des habitants des quartiers populaires, des gens qui ne croient plus en la politique mais qui croient encore en l’OM.

Titi est un influenceur au sens premier du terme. Il influence les humeurs, les opinions. S’il parvient à convaincre sa communauté que le changement politique est aussi important qu’un changement d’entraîneur à l’OM, il peut devenir un levier électoral puissant. C’est ce qu’on appelle du populisme au sens noble ou stratégique du terme : parler au peuple avec les mots et les figures du peuple.

Cependant, l’histoire politique est jonchée de personnalités de la société civile ou du monde du spectacle qui se sont brûlé les ailes en entrant dans l’arène. La politique demande de la constance, de la patience et une capacité à avaler des couleuvres que la passion du supporter ignore. Titi devra apprendre à modérer ses propos, à naviguer dans les eaux troubles des négociations et à porter un projet collectif qui dépasse la simple passion du ballon rond.

Les réseaux sociaux : le nouveau champ de bataille

L’autre dimension cruciale de cet engagement est numérique. Titi est une “star des réseaux sociaux”. À l’heure où les campagnes se jouent autant sur TikTok, Instagram et Facebook que sur les marchés, disposer d’un relais d’opinion capable de générer des milliers de vues en quelques heures est un atout de guerre. La communication politique traditionnelle s’essouffle ; les tracts finissent à la poubelle. Une vidéo de Titi, elle, est partagée, commentée, likée.

Martine Vassal s’offre ainsi une viralité qu’aucun cabinet de communication ne pourrait lui garantir artificiellement. Mais c’est une arme à double tranchant. Les réseaux sociaux sont volatils et impitoyables. Le moindre faux pas, la moindre phrase malheureuse de la nouvelle recrue sera amplifiée, détournée et pourrait se retourner contre la candidate. C’est le risque de la spontanéité : elle est rafraîchissante, mais elle est incontrôlable.

Conclusion : Un coup de poker ou un coup de maître ?

Alors que la campagne de 2026 commence à peine à dessiner ses contours, l’entrée en jeu de Titi auprès de Martine Vassal marque déjà les esprits. C’est un signal fort : la bataille pour Marseille ne se jouera pas seulement dans les salons feutrés, mais dans la rue, avec ceux qui la font vivre bruyamment.

Reste à savoir si cette alliance survivra à l’épreuve du temps et à la rudesse du combat politique. Les supporters de l’OM ont l’habitude de dire “À jamais les premiers”. Avec cet engagement, Titi espère sans doute ne pas être le premier à regretter d’avoir troqué son écharpe de supporter contre une écharpe tricolore. Une chose est sûre : la campagne municipale marseillaise promet d’être aussi passionnée, imprévisible et volcanique qu’un soir de Clasico au Vélodrome. Et à Marseille, on ne demande pas mieux que du spectacle.

 

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