Biyouna : Sa fille a finalement révélé les circonstances tragiques qui ont conduit à sa mort.

Alger, le 3 décembre 2025 – Il y a les légendes que l’on imprime sur papier glacé, et il y a les vérités que l’on chuchote dans la pénombre d’une chambre d’hôpital. Une semaine après la disparition de Biyouna, l’icône à la voix rauque qui a fait rire deux rives de la Méditerranée, le rideau se lève enfin sur le dernier acte de sa vie. Et ce n’est pas un film comique. C’est une tragédie intime, racontée par celle qui est restée dans l’ombre jusqu’à la fin : sa fille.
Alors que le monde entier salue l’artiste indomptable, ce nouveau témoignage nous oblige à regarder ailleurs. Non pas vers la lumière des projecteurs, mais vers l’obscurité qu’elle a choisie pour s’éteindre.
La double vie d’une femme “fatiguée d’exister”
“Elle brillait devant tous, mais elle sombrait seule.” C’est par ces mots terribles que la fille de Biyouna décrit le quotidien de sa mère. Loin de l’image de la “grande gueule” insubmersible, Biyouna menait un combat silencieux contre une mélancolie profonde. Sa fille raconte ces soirs où, après avoir amusé la galerie, la star restait figée devant sa fenêtre, le regard perdu, cherchant des réponses dans la nuit d’Alger.
Cette dualité était son fardeau. “Ceux qui rient ne sont pas toujours heureux”, avait-elle écrit sur un bout de papier retrouvé après sa mort. Une phrase banale pour certains, un aveu dévastateur pour celle qui avait fait du rire son armure. Selon sa fille, Biyouna était épuisée par son propre personnage, fatiguée de devoir incarner cette force de la nature alors qu’à l’intérieur, tout s’effritait.
Le refus de la pitié : se maquiller pour mourir digne
La maladie, lorsqu’elle a frappé, n’a fait que renforcer cette volonté de contrôle absolu. Biyouna a refusé que le public la voie diminuer. Sa fille livre une anecdote qui serre le cœur : même à bout de souffle, peinant à respirer, Biyouna insistait pour maquiller ses yeux avant d’envoyer un simple message vocal.
Ce n’était pas de la coquetterie, c’était de la survie. Elle refusait de devenir “la malade”, “la vieille”, “la victime”. Elle voulait rester Biyouna, la reine, jusqu’à la dernière seconde. C’est pour cela qu’elle a verrouillé sa chambre à l’hôpital de Beni Messous, refusant les visites, les hommages, les caméras. Elle voulait mourir comme elle avait vécu : selon ses propres règles. “Je ne veux pas qu’on me regarde partir”, disait-elle.
L’énigme de l’enveloppe et de la clé rouillée
Mais le détail le plus troublant de ce témoignage concerne un objet découvert sur sa table de nuit. Une enveloppe, préparée des semaines à l’avance. À l’intérieur, pas de lettre d’adieu, pas de directives financières. Juste une phrase : “C’est pour quand je n’aurai plus de voix”. Et à côté, une petite clé oxydée.
Sa fille se souvient avoir vu cette clé toute son enfance. Biyouna ne disait jamais ce qu’elle ouvrait. Une boîte ? Une maison oubliée ? Ou était-ce, comme le pense sa fille aujourd’hui, un symbole ? “Certaines portes doivent rester fermées pour qu’on puisse avancer”, répétait souvent l’artiste. Cette clé représentait peut-être tout ce qu’elle a tu : ses secrets, ses regrets, ses amours perdus, cette part d’ombre qu’elle emporte avec elle dans la tombe.
La réconciliation finale

Pourtant, malgré la douleur et le mystère, la fin de Biyouna ne fut pas qu’une lutte. Sa fille décrit une transformation lumineuse dans les derniers jours. Comme si, en acceptant l’inéluctable, la guerrière avait enfin déposé les armes. “Je n’ai plus peur. J’ai compris que le bruit n’est pas la vie”, a-t-elle murmuré une nuit.
Elle a commencé à demander des nouvelles de ceux avec qui elle s’était fâchée, cherchant à recoudre les liens invisibles avant de partir. Elle redécouvrait la beauté des petites choses : une tasse, un rayon de soleil, le silence. Cette femme qui avait passé sa vie à courir après la gloire réalisait, au seuil de la mort, que l’essentiel était ailleurs.
“Ce n’est pas la gloire qui reste…”
L’ultime leçon de Biyouna, confiée main dans la main à sa fille quelques heures avant son décès, résonne comme un testament universel : “Finalement, ce que l’on laisse n’est jamais ce que l’on croyait. Ce n’est pas la gloire, ce sont les traces que l’on dépose dans le cœur des autres.”
Biyouna est partie à 4h37 du matin, apaisée, prête. Elle a laissé derrière elle des millions de fans orphelins, mais surtout une fille qui, aujourd’hui, porte la mémoire non pas de la star, mais de la maman fragile qui se cachait derrière les paillettes.
En brisant le silence, sa fille ne trahit pas son secret ; elle l’humanise. Elle nous permet d’aimer Biyouna encore davantage, non plus pour ses éclats de rire, mais pour ses larmes cachées et son courage ultime. Adieu, Madame. Votre clé rouillée ne nous ouvrira peut-être jamais vos mystères, mais vous avez ouvert nos cœurs.