Jordan Bardella sur F5 : « Nous souhaitons réserver la générosité du système social aux nationaux »

L’ambiance était feutrée sur le plateau de “C à vous”, mais les propos tenus étaient d’une dureté implacable. Invité pour présenter son nouveau livre Ce que veulent les Français, Jordan Bardella n’est pas venu faire de la littérature, mais pour dresser le constat d’une France à bout de souffle, écartelée entre une “France du travail” méprisée et un système social qu’il juge à la dérive. Face à Patrick Cohen et Anne-Elisabeth Lemoine, le président du Rassemblement National a déroulé, sans ciller, un programme de rupture totale.
Le Choc Budgétaire : La Préférence Nationale Assumée
C’est le cœur du réacteur, le sujet qui fâche et que beaucoup tentent d’esquiver : l’argent. Alors que l’État cherche désespérément à combler le déficit en rabotant les services publics ou en augmentant les impôts, Bardella pointe du doigt ce qu’il appelle les “éléphants dans le salon”.
Sa proposition est claire, nette et sans appel : réserver les aides sociales non contributives (comme le RSA ou les allocations familiales) aux seuls Français.
“La France du travail trouve souvent qu’elle est trop généreuse avec celle qui ne travaille pas”, lance-t-il. Pour lui, il est inconcevable de demander des efforts supplémentaires aux retraités ou aux salariés tant que l’on verse, selon ses estimations, 15 milliards d’euros par an à des étrangers. “Si vous êtes étranger en France, vous devez subvenir à vos besoins”, a-t-il martelé. Une phrase qui résonne comme une révolution copernicienne pour notre modèle social, transformant la solidarité universelle en solidarité nationale.
La Guerre aux Narcos : “L’État a Démissionné”
L’autre moment fort de l’émission concernait la tragédie marseillaise. Face à l’assassinat sauvage de jeunes innocents et à la terreur imposée par la DZ Mafia, Bardella ne s’est pas contenté des mots de compassion habituels. Il a dressé le procès d’un État démissionnaire depuis 40 ans.
“C’est l’urgence d’un État”, a-t-il corrigé, rejetant les demi-mesures. Sa solution ? S’inspirer des méthodes italiennes anti-mafia. Il réclame des prisons de haute sécurité pour isoler totalement les 5 000 chefs de gangs identifiés, des peines planchers et la fin des remises de peine automatiques. Pour lui, la réponse actuelle du gouvernement, qui consiste à “coller des sparadraps” sur une plaie béante, est une insulte aux victimes. Il décrit une France où l’on doit désormais déployer le RAID pour sécuriser un simple enterrement : un constat d’échec terrifiant pour la République.
Retraites et Travail : La Valeur de l’Effort
Interrogé sur la réforme des retraites, Bardella a maintenu sa ligne : la réforme Macron est “injuste socialement et inefficace économiquement”. Mais au-delà de l’âge légal, c’est la philosophie du travail qu’il veut réhabiliter. Il dénonce un système où l’écart entre le salaire net de celui qui se lève tôt et les aides de celui qui reste chez lui est trop faible.
“Travailler rapporte à peine plus que de ne rien faire”, c’est le sentiment qu’il rapporte de ses rencontres avec des pêcheurs, des agriculteurs et des ouvriers. S’il refuse de stigmatiser les bénéficiaires du RSA en bloc, il insiste sur la nécessité de “contreparties”. Le message est clair : la solidarité nationale ne doit pas devenir un système d’assistanat permanent qui décourage l’effort.

Service Militaire et Jeunesse : Remettre de l’Ordre
Enfin, sur la question de la jeunesse et de l’autorité, Bardella s’est montré favorable au retour du service militaire, tout en étant réaliste sur l’état de nos armées. Il soutient l’idée d’un service d’abord volontaire, faute de moyens pour accueillir tout le monde immédiatement. Pour lui, c’est un outil indispensable de “brassage social” et de transmission des valeurs, dans une société où le sentiment d’appartenance se délite.
Conclusion : Un Candidat en Campagne Permanente
Ce passage sur France 5 confirme une chose : Jordan Bardella ne se contente plus de critiquer. Il prépare l’après. Que ce soit sur l’économie, la sécurité ou l’immigration, il pose les jalons d’une politique de “bon sens” radical, prônant un État fort qui protège les siens avant tout.
Face à des journalistes cherchant la faille technique, il a opposé une vision politique globale : celle d’une France qui doit “retrouver le chemin de l’âge d’or économique” en se libérant du poids d’une immigration coûteuse et d’une insécurité galopante. Le duel pour 2027 est bel et bien engagé.