Le secret de la salle 113B : 44 ans après, un concierge révèle la terrifiante vérité sur les “disparus” du Lycée Zola

Le secret de la salle 113B : 44 ans après, un concierge révèle la terrifiante vérité sur les “disparus” du Lycée Zola

Paris, Lycée International. Derrière la façade moderne et prestigieuse de cet établissement réputé se cachait, depuis près d’un demi-siècle, une cicatrice béante, dissimulée sous des couches de plâtre et de mensonges administratifs. C’est l’histoire d’une porte que l’on ne devait jamais ouvrir, d’une mémoire que l’on voulait effacer, et d’un homme, Rachid Bouabid, qui a refusé que l’oubli l’emporte sur la vérité.

Le gardien des ombres

Rachid Bouabid n’était pas un enquêteur de la criminelle. À quelques jours de sa retraite, ce chef concierge aux mains usées par le travail était une figure invisible de l’école. Arrivé d’Algérie dans des conditions dramatiques durant son enfance, il avait grandi dans ces murs à l’époque où l’établissement s’appelait encore le lycée Zola. Il connaissait chaque recoin, chaque bruit, chaque silence de ce bâtiment. Mais il portait aussi en lui le souvenir d’un printemps 1978, l’année où tout avait basculé.

Cette année-là, M. Gideon Vance, un professeur d’histoire charismatique et engagé, et ses douze meilleurs élèves – la “crème de la crème”, des enfants d’immigrés brillants promis à un grand avenir – s’étaient volatilisés. La version officielle, bâclée et méprisante, parlait d’une fugue collective, d’une dérive sectaire. L’affaire fut classée, la salle de classe 113B condamnée, et la vie reprit son cours. Jusqu’à ce jour d’octobre 2022.

L’anomalie du sous-sol

Chargé de vider une aile désaffectée du sous-sol avant des travaux de rénovation, Rachid tombe sur une incohérence architecturale. Au milieu d’un couloir de vieux parpaings gris, une section de mur sonne creux. C’est du placo-plâtre, posé à la hâte, mal jointé. En consultant les vieux plans aux archives municipales, Rachid confirme ses soupçons : à cet endroit exact se trouvait la salle 113B. Sur les plans postérieurs à 1979, la pièce a purement et simplement disparu, effacée graphiquement comme elle l’avait été physiquement.

Armé d’un pied-de-biche et d’une intuition glaçante, Rachid brise la cloison. Derrière, une porte en chêne massif, scellée par des bandes de ruban adhésif industriel jauni par le temps. Il ne s’agissait pas de travaux d’isolation. Il s’agissait d’une tombe.

Une scène de crime figée dans le temps

En pénétrant dans la pièce, Rachid est assailli par l’odeur rance de l’air confiné depuis 44 ans. La salle est un chaos silencieux. Des bureaux renversés témoignent d’une lutte violente. Mais ce sont les détails qui racontent l’histoire.

Sur le grand tableau noir du fond, pas de cours d’histoire classique, mais une carte immense, dessinée à la main avec une précision maniaque. M. Vance et ses élèves avaient découvert un secret explosif : les quartiers les plus huppés de la ville, ceux-là mêmes où résidaient les notables du conseil d’administration de l’école, avaient été bâtis sur des terres volées, expropriées illégalement à des familles immigrées après la guerre. Les noms sur la carte – Benkiran, Kadour, Bouabid – étaient ceux des familles des élèves. Ils avaient trouvé la preuve que la fortune de l’élite locale reposait sur un vol massif.

Sur le bureau du professeur, un journal ouvert livre les dernières minutes de liberté du groupe. L’écriture précipitée de M. Vance décrit l’arrivée du conseil d’administration, escorté par la police, venu confisquer leurs recherches “inflammatoires”. La dernière phrase, une traînée d’encre violente, marque l’instant où ils ont forcé la porte.

Les vestiges des “12 de Vance”

Le plus insoutenable restait à venir. Dans un coin sombre de la salle, Rachid découvre un tas. Ce ne sont pas des chiffons, mais les vestes bordeaux de l’équipe de débat du lycée. Douze vestes. Mêlées à ce triste monticule, des lunettes brisées, une chaussure orpheline, un médaillon en argent contenant la photo d’une grand-mère restée au pays. Ces objets n’avaient pas été oubliés ; ils avaient été arrachés. C’était un butin, les restes d’une rafle.

L’horreur culmine lorsque Rachid inspecte la grille de ventilation, haute sur le mur. Les boulons ont été inversés, vissés de l’extérieur. La salle de classe avait été transformée en cellule. Coincé dans les barreaux, un petit papier plié, jauni et fragile, attendait son lecteur depuis quatre décennies.

Le dernier cri de Samir

Avec des mains tremblantes, Rachid déplie la note écrite par Samir Kadour, le poète de la classe. Les mots, tracés dans la peur et l’urgence, sont sans équivoque : “Ils ont pris M. Vance… Ils nous ont enfermés… Si quelqu’un trouve ceci, sachez que nous n’êtes pas partis. Sachez que nous avons résisté.”

La vérité crue, brutale, s’impose à Rachid. Il n’y a jamais eu de fugue. M. Vance a probablement été éliminé pour le faire taire. Et ses douze élèves, ces espoirs de la nation, ont été séquestrés dans cette salle, abandonnés à un sort funeste pour protéger des intérêts immobiliers et politiques.

Face à l’indifférence glaciale du nouveau proviseur, M. Matthews, qui ne voit dans cette découverte qu’une nuisance pour l’image de marque de son “Lycée International”, Rachid prend une décision. Il ne se taira pas. À 19 jours de la retraite, il n’a plus rien à perdre. Il est devenu le gardien de la mémoire des 12 de Vance, le dépositaire d’une preuve qui fait trembler les fondations mêmes de la ville. La porte est ouverte, et les fantômes de la salle 113B réclament désormais justice. Le concierge a fini son travail ; le témoin, lui, commence son combat.

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