Sarah Knafo vs Aurélien Taché : clash sur l’aide publique au développement !

C’est un débat qui restera dans les annales de l’émission Face à l’Info. Ce soir-là, sous l’arbitrage de Christine Kelly, deux visions radicalement opposées de la France et de sa générosité se sont affrontées avec une virulence rare. D’un côté, Sarah Knafo, députée européenne Reconquête, venue avec des dossiers épais et une volonté farouche de briser ce qu’elle appelle le “tabou” de l’Aide Publique au Développement (APD). De l’autre, Aurélien Taché, député LFI, venu défendre l’honneur de la solidarité internationale et la diplomatie du carnet de chèques. Le résultat ? Un pugilat verbal de haute volée où les accusations de mensonge ont fusé de part et d’autre.
La Bataille des Chiffres : Dons ou Prêts ?
Dès les premières minutes, le ton est donné. Sarah Knafo attaque bille en tête : pour elle, l’APD est un “scandale d’État”. Elle avance un chiffre massue : 16 milliards d’euros par an, dont une grande partie serait, selon elle, dilapidée en pure perte. Sa critique porte sur la nature même de cette aide. Citant le site de l’Agence Française de Développement (AFD), elle affirme que 87 % des montants sont des dons. De l’argent donné, sans retour, puisé dans la poche de contribuables français déjà asphyxiés.
Face à elle, Aurélien Taché tente d’éteindre l’incendie avec une lance à eau percée. Il conteste formellement les chiffres, inversant la vapeur : pour lui, 85 % de l’aide sont des prêts, de l’argent que la France prête (parfois à taux bonifiés) et qui lui revient, souvent avec des intérêts géopolitiques. “Vous mentez”, lance-t-il, accusant sa rivale de propager des “fake news”. Le dialogue de sourds s’installe, chacun brandissant ses documents comme des armes, laissant le téléspectateur témoin d’une guerre de réalités parallèles.
Chine et Algérie : Les Sujets qui Fâchent
Mais c’est lorsque le débat glisse sur les bénéficiaires de cette aide que la tension atteint son paroxysme. Sarah Knafo pointe du doigt une aberration qui, selon elle, révolte le bon sens populaire : pourquoi la France aide-t-elle la Chine, deuxième puissance économique mondiale ? Elle évoque des millions d’euros envoyés pour des projets de “biodiversité” ou de “genre”, alors que la France rurale souffre. Pour elle, c’est le symbole d’un État qui marche sur la tête, finançant ses concurrents économiques.
Aurélien Taché, lui, défend une vision stratégique. Aider la Chine sur le climat, c’est aider la planète, et donc la France. Il parle d’expertise française, de contrats pour EDF, de “soft power”. Mais l’argument peine à porter face à la rhétorique implacable de Knafo sur l’Algérie. “Pourquoi donner de l’argent à un pays qui nous insulte dans son hymne national ?”, tonne-t-elle. La réponse de Taché, invoquant la nécessité de maintenir le lien avec les binationaux et de ne pas raviver les blessures de la guerre, semble bien pâle face à la colère froide de la députée Reconquête qui prône une diplomatie du “donnant-donnant”.

L’Ombre du “Wokisme” et du Hamas
Le débat prend une tournure plus idéologique quand Sarah Knafo attaque le contenu des projets financés. Elle dénonce une aide conditionnée par l’idéologie “woke”, citant des millions déversés pour des projets “inclusifs” ou liés à la “théorie du genre” en Jordanie ou ailleurs, plutôt que pour lutter contre la faim ou le terrorisme. Pour elle, l’APD est devenue le bras armé d’un “Woke Power” mondialisé qui ne dit pas son nom.
Le point de rupture est atteint sur le sujet brûlant de Gaza. Knafo accuse l’aide française de finir dans les poches du Hamas, servant à construire des tunnels plutôt que des écoles. Taché s’insurge, garantissant que l’argent est fléché et contrôlé, passant même par les filtres de l’armée israélienne. Deux narratifs inconciliables s’entrechoquent : celui de la naïveté coupable contre celui de l’humanisme pragmatique.
Deux France Face à Face
Au final, ce duel a mis en lumière la fracture béante qui traverse le paysage politique français. Aurélien Taché incarne cette gauche mondialiste pour qui le rayonnement de la France passe par sa capacité à aider, à tisser des liens, quitte à payer pour cela. Sarah Knafo, elle, porte la voix d’une droite nationale décomplexée, pour qui la charité bien ordonnée commence par soi-même, surtout en temps de crise.
“Je préfère aider mon peuple qui souffre”, a conclu Knafo, résumant sa philosophie. Une phrase qui résonne comme un slogan de campagne, face à un Aurélien Taché qui a peiné à justifier la complexité technocratique de l’aide internationale devant la simplicité brutale des factures des Français. Un débat qui ne fait que commencer.