«Si j’étais président, je ferais comme Milei» : la déclaration inattendue de Florent Pagny

Le soutien du chanteur au président argentin, tout juste conforté par des législatives favorables, a désarçonné l’animateur de «Quotidien» Yann Barthès.
Il se partage entre l’Argentine et la France depuis plusieurs décennies. Le chanteur Florent Pagny a surpris son monde, vendredi, en apportant sur le plateau de Quotidien un soutien inconditionnel au président argentin ultralibéral controversé, tout juste conforté par des législatives victorieuses, Javier Milei. À la question «que ferait-il s’il était président ?», l’interprète de Ma liberté de pensée a répondu du tac au tac «comme Milei».
Stupéfaction de l’animateur du talk-show de TF1, qui interjette « Il fait beaucoup de conneries aussi, Milei ». Mais Florent Pagny ne se démonte pas : «Il fait des conneries. Sauf qu’il a réussi à stabiliser un petit peu l’inflation. Et surtout, il a viré la moitié de ce qu’on appelle des “gnocchis”, ces employés publics qui venaient chercher l’argent mais ne venaient pas travailler ». Et d’enchaîner : «De 70 ministères, il en a fait 9. Et il leur a dit : il n’y aura pas de voiture de fonction, ni de première classe. Vous allez prendre le bus et le métro, vous allez aller bosser ». «Il avait prévenu dès le départ qu’il n’y avait pas d’argent et qu’il allait faire des économies sur l’Etat lui-même», se félicite Florent Pagny.
Parlement plus favorable

Austérité budgétaire draconienne, émission monétaire asséchée, subventions freinées à des secteurs comme transports, énergie, eau, ont permis au gouvernement Milei, au pouvoir depuis décembre 2023, de faire décélérer l’inflation de façon spectaculaire, et dégager en 2024 le premier excédent budgétaire annuel en 14 ans. Le revers de la médaille a été une récession en 2024 dont l’économie tarde à sortir durablement, la perte de plus 200.000 emplois, tandis que persiste le problème chronique de manque de réserves de change du pays.
Javier Milei entame la seconde moitié de son mandat conforté par un succès à des législatives et par conséquent un parlement plus favorable, qui devrait lui permettre des réformes dérégulatrices à même, selon lui, de relancer fortement l’économie et l’emploi. Après son succès, inattendu et ample (40%), aux législatives d’octobre, le parti libertarien de Javier Milei, La Libertad Avanza (LLA), a dans la foulée débauché des députés d’autres groupes. Au point que LLA, qui ne comptait deux députés il y a quatre ans – Javier Milei et sa vice-présidente Victoria Villaruel -, est devenu avec ses alliés le premier bloc (95 sièges) à la Chambre des députés, devançant l’opposition péroniste (centre gauche). Il reste toujours minoritaire mais le bloc miléiste est désormais en mesure d’empêcher le Parlement d’outrepasser un veto présidentiel. Un camouflet qui est arrivé plusieurs fois à Javier Milei en première moitié de mandat.
Plusieurs réformes portées par Javier Milei polarisent la société argentine. Parmi celles-ci une réforme du Code du travail qui prévoit l’allongement de la journée de travail, l’extension des services «essentiels» en cas de grève ou la possibilité de prendre en compte la productivité dans le calcul des salaires. Le président souhaite également faire adopter une réforme du Code pénal pour des peines plus lourdes, une modification de la loi protégeant les glaciers des activités minières, une remise en cause de l’accès universel et gratuit à l’éducation publique et une criminalisation du déséquilibre budgétaire.