Tanguy EXPLOSE les tabous du budget… la ministre reste SANS VOIX !

L’hémicycle de l’Assemblée nationale a rarement connu une telle électricité. Alors que les débats sur le projet de loi de finances pour 2025 s’étirent et s’enlisent, une intervention est venue secouer la torpeur parlementaire avec la force d’une déflagration. Jean-Philippe Tanguy, figure montante et orateur redouté du Rassemblement National, a pris la tribune non pas pour négocier, mais pour dynamiter ce qu’il considère comme une vaste hypocrisie budgétaire. Dans un style offensif qui lui est propre, il a entrepris de briser méthodiquement les « tabous » qui, selon lui, plombent les finances de la France, déclenchant une passe d’armes mémorable avec la majorité présidentielle.
Le théâtre de l’Assemblée : une « excellente comédienne » au banc des ministres
Dès ses premiers mots, le ton est donné. Pas de politesses superflues, mais une attaque frontale ad hominem. S’adressant directement à la ministre présente au banc, Jean-Philippe Tanguy lui décoche un compliment empoisonné : « Vous êtes une excellente comédienne ».
Pour le député RN, les 125 heures de débats qui viennent de s’écouler n’ont été qu’une mise en scène, une diversion orchestrée pour éviter de parler du « seul vrai budget » : celui que le gouvernement compte imposer, selon ses prédictions, par la force du 49.3 ou par ordonnances. Il dépeint une réalité budgétaire parallèle, bien loin des discussions de l’hémicycle, où se préparent 19 milliards d’impôts nouveaux et un dérapage incontrôlé des dépenses publiques. Cette entrée en matière, brutale, vise à délégitimer la parole gouvernementale avant même d’aborder le fond. Pour Tanguy, l’exécutif prend les Français pour des imbéciles, une erreur stratégique majeure face à une opinion publique qu’il juge lucide sur la situation économique désastreuse du pays.
L’inventaire des « tabous » : là où l’argent coule à flots
Le cœur de l’intervention de Jean-Philippe Tanguy repose sur l’énumération de cinq « tabous », ces zones d’ombre budgétaires où l’argent public serait gaspillé sans que personne n’ose y mettre fin par idéologie ou par clientélisme.
Le premier tabou, sans surprise pour le RN, est celui de l’immigration. Le député fustige le rejet, plus tôt dans l’après-midi, d’un amendement visant à réaliser 150 millions d’euros d’économies sur ce poste. Il y voit la preuve d’une alliance objective entre la gauche et une partie de la droite républicaine, qu’il qualifie cruellement de « cocus » et de « soumis ».
Le deuxième tabou concerne la politique énergétique. Tanguy pointe du doigt les 10 milliards d’euros de subventions alloués aux énergies intermittentes (éolien, solaire), qu’il oppose implicitement à la souveraineté nucléaire défendue par son parti. C’est ici qu’il place une première menace politique claire : si le gouvernement actuel ne peut rien faire, « Marine Le Pen et Jordan Bardella », eux, le feront.

« Ursula, rends l’argent ! » : le cri de ralliement
C’est sur le troisième tabou que l’intensité dramatique atteint son paroxysme. Abordant la question de la contribution de la France au budget de l’Union européenne, Jean-Philippe Tanguy lance une formule choc, destinée à devenir virale sur les réseaux sociaux : « Ursula, rends l’argent ! ».
Cette apostrophe, visant directement Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, résume la position souverainiste du RN : la France donne trop à l’Europe et ne reçoit pas assez en retour. En reprenant ce slogan, Tanguy s’inscrit dans une rhétorique populiste efficace, transformant des milliards d’euros de transferts complexes en une demande de remboursement simple et directe.
Il ne s’arrête pas là et enchaîne sur le « millefeuille territorial » et la bureaucratie, dénonçant un système de clientélisme où l’argent des contribuables servirait à « recaser les amis du pouvoir », ces élus battus qui trouvent refuge dans les agences de l’État. L’image des « petits mots doux et gros billets » est dévastatrice, peignant le tableau d’une République des copains financée par la sueur des Français.
La justice fiscale : l’angle d’attaque social
L’offensive de Jean-Philippe Tanguy prend une tournure plus sociale lorsqu’il aborde le dernier tabou : la fraude fiscale des multinationales. Ici, le RN tente de couper l’herbe sous le pied de la gauche en se posant comme le véritable défenseur de la justice fiscale.
Le député accuse le gouvernement et la « presse oligarchique » de mentir en prétendant que le RN veut augmenter les taxes. Au contraire, il affirme vouloir protéger les TPE, les PME et les ménages français en allant chercher l’argent là où il se trouve : dans les caisses des géants qui échappent à l’impôt grâce à des montages sophistiqués. Cette posture permet au RN de se dissocier de l’image libérale classique tout en tapant sur le gouvernement macroniste, accusé de servir « l’oligarchie qui l’a fait élire ».
La contre-attaque de la majorité : « Marine, rends l’argent »
Face à une telle charge, la réponse de la majorité ne pouvait pas se faire attendre. C’est Paul Midi, député du groupe Ensemble pour la République, qui a eu la lourde tâche de monter au créneau. Sa riposte a été immédiate et en miroir : « Ce n’est pas Ursula rends l’argent, c’est Marine Le Pen rends l’argent ».
En évoquant les affaires financières qui ont touché le Rassemblement National (notamment les assistants parlementaires européens), Paul Midi tente de discréditer la probité de son adversaire. Mais au-delà de l’invective, l’argumentation de la majorité se déplace sur le terrain économique. Paul Midi accuse le RN d’avoir voté, main dans la main avec La France Insoumise, des « horreurs économiques », citant 30 milliards d’euros d’impôts supplémentaires sur les entreprises.

La stratégie du camp présidentiel est claire : enfermer le RN et LFI dans le même sac, celui des « extrêmes » portant un programme de ruine économique. Pour Paul Midi, écraser les entreprises revient à écraser les Français. C’est au nom de ce refus du chaos économique que son groupe annonce s’abstenir, refusant de voter un budget défiguré par les oppositions, tout en laissant la porte ouverte à la suite du processus législatif.
Une impasse politique totale
Au terme de cet échange houleux, une certitude demeure : le budget 2025 est dans une impasse. Jean-Philippe Tanguy conclut en affirmant que « personne ne votera ce budget », appelant de ses vœux la dissolution et l’arrivée au pouvoir de son camp. De son côté, la majorité relative, isolée et contrainte à l’abstention sur son propre texte amendé, semble plus fragile que jamais, brandissant le spectre de l’instabilité financière pour justifier son passage en force probable.
Ce duel verbal, bien plus qu’une simple escarmouche parlementaire, illustre la fracture profonde qui traverse la France. D’un côté, un bloc nationaliste qui prône la rupture avec Bruxelles et le système actuel ; de l’autre, un bloc central qui tente de maintenir le cap en agitant la peur du désordre. Entre les deux, le dialogue semble définitivement rompu, laissant place aux invectives et aux slogans chocs qui résonneront bien au-delà des murs de l’Assemblée.