Terrible bilan, échafaudages en bambou… Ce que l’on sait de l’incendie monstre à Hong Kong
Ce feu est le pire qu’ait connu la métropole asiatique depuis des décennies. Plus de 1.200 personnes ont été mobilisées pour les opérations de secours, selon les autorités de ce territoire à statut spécial de la Chine. Comment est survenu cet incendie monstre ? Où en est l’enquête ? « 20 Minutes » fait le point ce jeudi matin sur le terrible drame.
D’où est parti le feu ?
L’incendie s’est déclaré mercredi peu avant 15 heures dans le district de Tai Po, dans le nord de la ville. Probablement favorisé par les échafaudages de bambou et les matériaux synthétiques employés à la rénovation, le feu a rapidement gagné sept des huit tours d’un complexe en rénovation inauguré en 1983, comprenant 1.984 logements répartis sur 31 étages.
Quel est le bilan provisoire du drame ?
L’incendie a fait 55 morts, selon un nouveau bilan communiqué jeudi par les pompiers. Un précédent bilan s’établissait à au moins 44 morts, dont un pompier. Le consulat d’Indonésie a aussi rapporté la mort de deux ressortissants, des employés de maison. Un porte-parole du gouvernement a indiqué à l’AFP que 61 personnes étaient encore hospitalisées, dont 15 dans un état critique.
Le dirigeant de Hong Kong John Lee parlait tôt ce jeudi matin de 279 personnes manquant toujours à l’appel. Les secours ont cependant indiqué ultérieurement avoir localisé certains des disparus.
Où en est l’enquête ?
La police a annoncé avoir arrêté trois hommes, après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux de maintenance qui ont conduit le feu à « se propager rapidement ». Ils sont soupçonnés de « grossière négligence », a dit la police.
Quelles mesures d’urgence de la part des autorités ?

Les autorités de Hong Kong vont immédiatement inspecter tous les ensembles immobiliers qui réalisent des travaux importants, a annoncé jeudi le chef de l’exécutif local, John Lee, dans un message publié sur Facebook.
Le président chinois Xi Jinping a présenté ses condoléances aux proches de victimes, et appelé à tout faire « pour éteindre l’incendie et minimiser les pertes humaines et matérielles », selon la chaîne publique CCTV.
Comment réagissent les habitants ?
Une chaîne de solidarité s’est spontanément formée autour du complexe immobilier Wang Fuk Court, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des centaines de personnes se sont mobilisées pour porter assistance aux sinistrés et pour aider à retrouver ceux dont on est sans nouvelles et qui se comptent au moins par dizaines.
Les habitants ont raconté des moments très éprouvants. « Le feu s’est propagé si vite. J’ai vu une lance à incendie tenter de sauver plusieurs bâtiments, et j’ai trouvé cela beaucoup trop lent », raconte un homme du nom de Suen. « On sonnait aux portes, on frappait, on alertait les voisins, on leur disait d’évacuer… C’était comme ça qu’on vivait la situation », ajoute-t-il. M. Yuen, 65 ans, qui habite là depuis plus de quarante ans, explique que beaucoup de ses voisins étaient âgés et à mobilité réduite. « Certaines personnes ignoraient qu’il y avait un incendie et ont dû être prévenues par téléphone par leurs voisins », raconte-t-il. « Je suis anéanti ! »

Plus de 900 personnes ont été accueillies dans des abris provisoires, où des volontaires apportaient soutien moral et couvertures.
Pourquoi Hong Kong est-il un territoire sensible pour le risque d’incendies ?
Les incendies ont longtemps constitué un fléau à Hong Kong, particulièrement dans les quartiers pauvres. Le renforcement des mesures de sécurité ces dernières décennies a permis de les rendre plus rares. Cependant, le risque est accru par le fait que Hong Kong, qui compte 7,5 millions d’habitants, affiche une densité moyenne de plus de 7.100 habitants au kilomètre carré, avec une densité jusqu’à trois fois supérieure dans les zones les plus urbanisées. Avec l’exiguïté du territoire, les dernières décennies ont été marquées par la construction d’une profusion de tours pouvant compter plus de 50 étages.