
C’est une séquence qui traverse les écrans pour toucher directement le cœur. Dans un monde médiatique souvent aseptisé et calculé, il existe encore des moments de vérité absolue, des instants suspendus où la célébrité s’efface pour laisser place à l’humain. Une vidéo, devenue virale en un éclair, nous plonge dans l’intimité touchante de l’une des plus grandes figures artistiques d’Algérie et d’ailleurs : Biyouna. Ce n’est pas un sketch, ni une performance, mais des retrouvailles bouleversantes qui nous rappellent pourquoi cette dame occupe une place si singulière dans nos vies.
Une surprise “Âme Sœur”
L’atmosphère sur le plateau était électrique, mais personne, et surtout pas la principale intéressée, ne s’attendait à un tel tourbillon émotionnel. Alors que Biyouna, fidèle à son habitude, régnait sur l’émission avec son charisme naturel, l’arrivée soudaine d’une invitée mystère a tout fait basculer. “Oh ma joie, oh mon bonheur !”, s’exclame l’invitée en dialecte, une voix chargée d’histoire et d’affection.
Il ne s’agit pas d’une simple connaissance ou d’une collègue de travail. C’est une “amie d’enfance”, une “habibat el sighar”, comme on dit avec tendresse. Plus fort encore, elle est décrite comme une “âme sœur” (“rouh bel rouh”), ce genre de connexion indéfectible qui survit aux décennies, à la gloire et à la distance. Dès l’instant où Biyouna réalise qui se tient devant elle, le masque de la star tombe instantanément pour révéler le visage d’une petite fille retrouvant sa complice de toujours.
Le Secret du Crochet : L’Artiste est née sous la table
Ce qui rend cette vidéo absolument délicieuse, c’est l’anecdote croustillante que l’amie a choisie pour marquer ces retrouvailles. Pas de grands discours pompeux sur la carrière de la star, mais un souvenir précis, visuel et hilarant de leurs années d’école.
Alors que l’ambiance est à la nostalgie, l’amie lance avec un sourire malicieux : “À l’époque, les gens étudiaient, ils lisaient… et elle, elle faisait du crochet sous la table !”
Cette phrase, simple en apparence, est une véritable révélation sur la personnalité de Biyouna. Elle dépeint une enfant qui, déjà, refusait de rentrer dans le moule. Pendant que le système scolaire tentait d’imposer sa rigueur, Biyouna créait. Cachée sous le bois de son pupitre, ses mains s’activaient non pas pour prendre des notes, mais pour tisser, pour fabriquer. C’est une métaphore puissante de sa vie entière : une existence dédiée à l’art, à la création et à une certaine forme de rébellion douce mais obstinée.

Biyouna, choquée mais hilare, ne peut que valider l’accusation avec son franc-parler légendaire : “Tu l’as percé !” (dans le sens de “tu as mis le doigt dessus” ou “tu as tout déballé”). Cette réaction spontanée, sans filtre, est ce qui fait d’elle une icône populaire. Elle n’a jamais cherché à cacher qui elle était, même ses petites bêtises d’écolière.
Pourquoi cette vidéo nous bouleverse-t-elle ?
Au-delà de l’anecdote, c’est la charge émotionnelle de la séquence qui captive. Voir Biyouna, souvent perçue comme une “force de la nature” à la voix grave et au regard perçant, fondre littéralement devant son amie, nous renvoie à notre propre humanité. Cela nous rappelle que derrière chaque figure publique, il y a une histoire, des racines, et des amitiés qui ont forgé le caractère.
L’expression “âme sœur” utilisée dans la vidéo résonne particulièrement fort. Elle témoigne d’une époque, d’un quartier, d’une vie simple avant les projecteurs. Les rires partagés sur ce plateau ne sont pas des rires de politesse ; ce sont les rires de deux gamines qui se souviennent des bêtises faites en cachette. C’est une fenêtre ouverte sur l’Algérie d’autrefois, celle de la débrouille, de la solidarité et de la joie de vivre malgré tout.
L’authenticité comme marque de fabrique
Dans une ère dominée par les influenceurs et les images ultra-contrôlées, la viralité de cette vidéo est un signal fort. Le public a soif de vrai. Biyouna n’a pas besoin d’artifices pour briller. Son passé, même ses moments d’inattention à l’école, contribue à sa légende. Elle n’était pas une élève modèle qui suivait aveuglément les règles ; elle était une artiste en devenir qui ne pouvait s’empêcher de créer, même quand c’était interdit.

Cette séquence est un rappel que nos “défauts” de jeunesse sont souvent les prémices de nos talents d’adulte. Celle qui faisait du crochet sous la table a fini par tisser des liens indéfectibles avec des millions de spectateurs à travers le monde.
Une leçon d’amitié
Finalement, ce que nous retenons de ces quelques secondes, c’est la puissance du lien social. L’amie d’enfance n’est pas venue pour profiter de la lumière, mais pour “dévoiler” avec amour une vérité tendre. Sa déclaration “Aujourd’hui, je ne me tairai pas” était une menace affectueuse, une promesse de ramener la star sur terre, ne serait-ce que pour un instant.
Cette vidéo restera comme l’un des témoignages les plus sincères de la personnalité de Biyouna : une femme qui n’a jamais oublié d’où elle venait, ni ceux qui étaient là quand elle n’était qu’une petite fille distraite avec une pelote de laine sous sa table. Un moment de télévision culte, à voir et à revoir pour se rappeler que les plus belles histoires sont souvent celles qui s’écrivent dans l’ombre, loin des tableaux noirs, mais près du cœur.