Fin brutale d’un riche traître nazi qui a vendu la France aux Allemands : Brinon

Mai 1940. Le ciel de France s’assombrit, non pas à cause des orages, mais sous l’ombre menaçante des bombardiers de la Luftwaffe. Au sol, c’est le chaos absolu. Les chars allemands déferlent à travers les Ardennes avec une vitesse terrifiante, balayant une armée française réputée invincible en quelques semaines seulement. Sur les routes, des millions de civils, hagards et désespérés, fuient vers le sud, emportant avec eux les lambeaux de leur vie passée. La Troisième République s’effondre dans la poussière et la honte.

Pourtant, au milieu de cette débâcle nationale, alors que la plupart des Français pleurent la défaite ou serrent les poings en silence, un homme observe la scène avec un calme glacial, presque satisfait. Pour lui, ce n’est pas une fin, mais un commencement. Fernand de Brinon, journaliste influent et avocat brillant, ne voit pas des envahisseurs, mais des partenaires. Là où d’autres voient l’humiliation, il voit une opportunité en or de prestige et de pouvoir. Il a déjà fait son choix : la France ne doit pas résister, elle doit collaborer. Et il sera le visage de cette soumission.

Hitler's Revenge 1940 - Humiliating France at Compiègne

L’Ascension d’un Élitiste

Pour comprendre comment un homme peut en arriver à désirer la victoire de l’ennemi, il faut plonger dans ses racines. Fernand de Brinon n’était pas un marginal aigri. Né le 26 août 1885 à Libourne, il est issu de la bonne noblesse française. Élevé dans le culte du service public et de l’élite, il a grandi avec la conviction que certains hommes sont nés pour guider la masse. Brillant, cultivé, doué pour les langues, il a suivi le parcours royal : études de droit, Sciences Po, et une entrée fracassante dans le monde du journalisme parisien.

La Première Guerre mondiale aurait dû sceller son patriotisme. Blessé au combat, il a versé son sang pour la France. Mais paradoxalement, l’horreur des tranchées a forgé chez lui une autre conviction : la guerre est un gâchis inutile, et la démocratie parlementaire, avec ses débats incessants et son instabilité chronique, est trop faible pour protéger la nation. Au fil des années 1920, alors qu’il fréquente les salons littéraires et politiques de Paris, son regard se durcit. Il voit la montée du communisme comme une peste mortelle, bien plus dangereuse que le nationalisme allemand qui renaît de ses cendres.

La Fascination pour le Diable

C’est cette peur du “Bolchévique” et son mépris pour la République qui le poussent vers l’Allemagne. Il admire le redressement spectaculaire opéré par les Nazis. L’ordre, la discipline, la force brute : tout ce qui, selon lui, manque à la France. Son destin bascule le 9 septembre 1933. Grâce à ses relations, notamment avec le futur ministre Joachim von Ribbentrop, Fernand de Brinon réalise un coup de maître journalistique : il devient le premier Français à interviewer le nouveau chancelier allemand, Adolf Hitler.

Cet entretien n’est pas qu’un scoop ; c’est une séduction. Brinon est charmé. Il revient à Paris non pas en avertissant du danger, mais en prônant le rapprochement. Il fonde le Comité France-Allemagne, officiellement pour des échanges culturels, officieusement pour tisser la toile de la future collaboration. Dès 1938, lors des accords de Munich, Brinon a déjà franchi la ligne rouge : il transmet des informations confidentielles du conseil des ministres français directement au gouvernement allemand. Il n’est plus seulement un sympathisant ; il est un espion.

L’Ambassadeur de la Honte

Lorsque la défaite de 1940 survient, Brinon ne se cache plus. Alors que le Maréchal Pétain installe son gouvernement en zone libre à Vichy, Brinon reste à Paris, au cœur de la zone occupée. Il devient le représentant officiel de Vichy auprès des autorités allemandes. C’est un poste clé, qui fait de lui l’intermédiaire incontournable entre les collaborateurs français et l’occupant nazi.

Il s’installe dans le luxe, fréquentant l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz, organisant des dîners mondains où le champagne coule à flots pendant que les Parisiens font la queue pour des tickets de rationnement. Sa voix, mielleuse et aristocratique, résonne sur les ondes de Radio Paris, exhortant les Français à accepter la “Nouvelle Europe” sous domination allemande. Pour la Résistance, il devient l’incarnation même du traître, celui qui donne une légitimité intellectuelle et diplomatique à la barbarie.

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Le cynisme de Brinon atteint des sommets vertigineux dans sa vie privée. En 1934, il a épousé Jeanne Louise Rachel Franck, une femme issue de la haute bourgeoisie juive. Alors qu’il défend publiquement les lois antisémites de Vichy et justifie les déportations comme des nécessités politiques pour “gagner la confiance” de l’Allemagne, il utilise ses relations privilégiées pour obtenir un “Ausweis” spécial protégeant sa propre femme. Il la sauve, tout en envoyant sciemment des milliers d’autres à la mort. Ce “détail” ne l’empêche pas de vivre une liaison notoire avec sa secrétaire, affichant une indifférence totale aux règles morales qu’il prétend défendre.

Le Fanatique jusqu’au bout

Plus la guerre avance, plus Brinon se radicalise. En 1943, alors que le vent commence à tourner et que les premières défaites allemandes se profilent à l’Est, il ne recule pas. Au contraire, il soutient la création de la Milice, cette police paramilitaire française qui traque, torture et assassine les résistants. Il visite même le site du massacre de Katyn sur invitation des Nazis pour alimenter la propagande anticommuniste. Il a lié son destin à celui du Reich de manière irrévocable.

À l’été 1944, alors que les Alliés libèrent Paris et que la foule en liesse remplit les Champs-Élysées, Brinon n’est plus là. Il a fui vers l’Est, suivant ses maîtres dans leur débâcle. Il atterrit à Sigmaringen, un château digne d’un roman gothique dans le sud de l’Allemagne, où les restes du gouvernement de Vichy simulent encore le pouvoir dans un exil pathétique. Même là, alors que les bombes pleuvent sur l’Allemagne, Brinon veut encore y croire, espérant un retournement miracle de la situation militaire.

Le Jugement de l’Histoire

L’illusion prend fin en mai 1945. Arrêté à la frontière suisse par les soldats américains, il est ramené en France. Ce n’est plus l’ambassadeur flamboyant qui descend du train, mais un prisonnier méprisé. Son procès s’ouvre le 6 mars 1947. Dans le box des accusés, Fernand de Brinon reste fidèle à lui-même : hautain, froid, et sans remords.

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Il se défend en invoquant le “réalisme”. Il prétend avoir voulu servir d’écran entre la brutalité nazie et le peuple français, avoir voulu sauver ce qui pouvait l’être. Mais les juges et les jurés ne voient que la signature au bas des décrets infâmes, les appels à la collaboration, et le soutien inconditionnel à un régime génocidaire. Le verdict est inévitable : la mort.

Le 15 avril 1947, au fort de Montrouge, Fernand de Brinon fait face au peloton d’exécution. Il a 61 ans. Il refuse d’avoir les yeux bandés, regardant la mort en face comme il avait regardé la défaite de son pays sept ans plus tôt : avec une arrogance glaciale. Les coups de feu claquent, mettant fin à la vie de celui qui avait parié contre la liberté de son propre peuple.

L’histoire de Fernand de Brinon n’est pas seulement celle d’une trahison politique ; c’est le récit d’une faillite morale absolue. C’est l’histoire d’un homme qui, persuadé d’appartenir à une élite éclairée, a fini par s’enfoncer dans les ténèbres les plus profondes, entraînant avec lui l’honneur de son nom et causant des souffrances indicibles. Une leçon éternelle sur les dangers de l’intellect déconnecté de l’humanité.

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