Kylian Mbappé a-t-il détruit l’âme du Real Madrid ? La Casa Blanca face au syndrome du “PSG Bis”

L’arrivée de Kylian Mbappé au Real Madrid devait être le couronnement d’une décennie de domination, la cerise sur un gâteau déjà garni de Ligues des Champions et de titres nationaux. C’était l’histoire d’amour que le monde du football attendait : le meilleur joueur du monde rejoignant le plus grand club du monde. Pourtant, quelques mois seulement après cette union sacrée, le rêve vire au cauchemar tactique et médiatique. Une analyse froide et objective de la situation révèle une vérité qui dérange : le Real Madrid commence dangereusement à ressembler au Paris Saint-Germain de l’ère “tout pour Mbappé”. Entre excuses fallacieuses, déséquilibre sportif et guerre d’egos, plongeons au cœur d’une crise identitaire sans précédent à la Maison Blanche.

Mbappe lên tiếng ủng hộ Xabi Alonso giữa lúc Real Madrid dậy sóng

Le mythe soudain de la “Reconstruction”

Il est fascinant d’observer comment la narration autour d’un club peut changer radicalement pour justifier la présence d’un seul élément. Il y a moins d’un an, le Real Madrid de Carlo Ancelotti, porté par un Jude Bellingham en état de grâce et un Vinicius Junior intouchable, remportait la Ligue des Champions et la Liga. Personne, absolument personne, ne parlait alors de “fin de cycle” ou de “reconstruction”. L’équipe était jeune, dynamique, et semblait partie pour une dynastie de dix ans.

Pourtant, depuis que le capitaine de l’équipe de France a posé ses valises à Madrid, le mot “reconstruction” est sur toutes les lèvres. C’est devenu l’excuse universelle brandie par les supporters et certains observateurs pour expliquer les performances poussives de l’équipe. Comment une équipe qui vient de tout gagner peut-elle soudainement être en reconstruction ? Cette rhétorique n’est pas sans rappeler les années parisiennes, où chaque échec était justifié par un “projet en construction” perpétuel, masquant en réalité un déséquilibre structurel lié à l’empilement de stars incompatibles. Au Real, cette excuse ne tient pas : l’effectif est le même, le coach est le même. La seule variable qui a changé, c’est l’intégration forcée d’une superstar qui bouleverse l’écosystème.

La chasse aux boucs émissaires : Vinicius et Bellingham sacrifiés ?

Le parallèle le plus inquiétant avec le PSG réside dans la gestion des talents environnants. À Paris, pour que Mbappé brille, il fallait que Neymar s’efface, que Cavani parte, que Messi s’adapte. Aujourd’hui, à Madrid, la même musique se fait entendre. Les murmures deviennent des cris : “Vinicius et Mbappé ne peuvent pas jouer ensemble”, “Bellingham prend trop de place”.

Soudainement, des joueurs irréprochables deviennent des problèmes. Vinicius, probable Ballon d’Or sans cette année étrange, est pointé du doigt. On suggère qu’il faudrait peut-être le vendre pour “libérer l’aile gauche” au profit du Français. Jude Bellingham, dont l’impact était total la saison passée, est critiqué pour son ego ou son positionnement. Même Fede Valverde, le soldat absolu, l’homme qui ne pose jamais de problème, commence à être remis en question.

C’est le “syndrome du survivant” que l’on a vu à Paris : pour protéger la tête d’affiche, on est prêt à brûler tout le reste du casting. Au PSG, on disait que Neymar jouait trop au poker ou que Messi n’aimait pas le club. Au Real, on commence à dire que Vinicius pense trop à la fête. Les mêmes éléments de langage, les mêmes tentatives de déstabilisation des cadres pour justifier l’incompatibilité tactique de la nouvelle recrue.

Le milieu de terrain : L’éternel coupable idéal

L’histoire bégaye de façon tragicomique concernant le milieu de terrain. Souvenez-vous des années Mbappé au PSG : la critique constante était que le milieu était “faible”, une “bande d’incapables” qui ne savaient pas servir les stars. On pointait du doigt Fabian Ruiz et Vitinha. Or, que constatons-nous aujourd’hui ? Depuis le départ de la star française, Vitinha est devenu l’un des meilleurs milieux d’Europe et Fabian Ruiz rayonne en sélection comme en club. Ils n’ont pas magiquement progressé ; ils ont simplement retrouvé un collectif où ils peuvent exister et jouer à leur niveau, sans être de simples faire-valoir.

Kylian Mbappe 'Frustrated' at Real Madrid, Calls PSG Exit a Mistake

Au Real Madrid, la même critique émerge. On nous explique que si Mbappé ne marque pas ou ne défend pas, c’est parce que le milieu “manque de créativité”. On remet en cause Aurélien Tchouaméni, Eduardo Camavinga, et même le manque de Toni Kroos (dont le départ est certes un coup dur, mais qui aurait pu être compensé différemment). Pourtant, ces milieux ont prouvé leur valeur en gagnant l’Europe. Affirmer qu’ils sont devenus incompétents en l’espace d’un été est une malhonnêteté intellectuelle. Le problème n’est pas la qualité des passeurs, mais peut-être le manque de mouvement et d’appels du receveur, ou le déséquilibre défensif créé par un attaquant qui ne presse pas, exposant son milieu de terrain à des vagues incessantes.

L’illusion statistique : “Sans lui, on est morts”

L’argument ultime des défenseurs de ce nouveau système est purement comptable : “Regardez, il a marqué 30 buts ! Sans lui, le Real jouerait le maintien”. C’est l’arbre qui cache la forêt, une illusion d’optique redoutable.

C’est exactement ce que l’on disait au PSG : “Si Mbappé part, qui va marquer ? C’est la fin du club”. Résultat ? Le PSG a remporté le championnat avec une avance confortable et une diversité de buteurs retrouvée. Le football est un sport de vases communicants. Si un joueur monopolise 30 buts mais désorganise le collectif, son départ ne signifie pas la perte de 30 buts, mais la redistribution de ces opportunités. Sans Mbappé, Vinicius marquerait plus, Bellingham retrouverait ses standards de la saison passée, Rodrygo serait plus influent.

L’attaque du Real Madrid avant Mbappé n’était pas stérile ; elle était l’une des plus prolifiques d’Europe. Penser que l’équipe s’effondrerait sans lui est une méconnaissance totale de la qualité de l’effectif madrilène. C’est une forme de “matraquage psychologique” qui vise à rendre le joueur indispensable alors qu’il est, pour l’instant, un greffon qui a du mal à prendre.

Vers un Real Madrid “PSG-isé” ?

La conclusion est amère pour les amoureux de la Casa Blanca. Le Real Madrid, institution connue pour être au-dessus de tout joueur, semble perdre son identité pour accommoder une individualité. Les symptômes sont là : politique de l’excuse, division du vestiaire, critiques injustes envers les cadres historiques, et une dépendance malsaine aux statistiques individuelles au détriment du jeu collectif.

Si Florentino Perez ne réagit pas, si Carlo Ancelotti ne trouve pas la clé tactique (ou le courage de faire des choix forts), le Real Madrid risque de vivre ce que le PSG a vécu : des années de frustration, d’éliminations précoces et de psychodrames, malgré un effectif plaqué or. Le “PSG Bis” n’est plus une simple moquerie des rivaux, c’est une réalité qui prend forme sous nos yeux, match après match. La question n’est plus de savoir si Mbappé est un grand joueur – il l’est indéniablement – mais si son aura est compatible avec l’institution la plus exigeante du monde. Pour l’instant, l’histoire semble vouloir donner raison aux sceptiques.

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