« Accepter de perdre nos enfants » : L’Alerte Choc du Général Mandon Déchire la France entre Peur de la Guerre et Théorie du « Coup d’État » Politique

Le Message Apocalyptique : Quand l’Armée Parle de Confrontation Totale
Le débat public français est soudainement confronté à l’impensable. Après l’intervention du général Fabien Mandon, Chef d’État-Major des Armées (CEMA), qui a demandé aux maires de France d’« accepter de perdre nos enfants » dans une éventuelle guerre contre la Russie, une onde de choc a traversé la nation, polarisant immédiatement la classe politique et les commentateurs. Ces propos, d’une brutalité inédite pour un officier supérieur s’adressant à la société civile, ont levé le voile sur la nouvelle réalité stratégique : la Russie se prépare, et l’horizon d’une confrontation de haute intensité est fixé à 2030.
L’alerte du général Mandon est claire et sans concession : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants parce qu’il faut dire les choses, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque. » Cette déclaration, qui a forcé les Français à regarder en face la possibilité d’un conflit majeur sur le continent, a instantanément créé un clivage : d’un côté, ceux qui estiment l’avertissement nécessaire pour réveiller une nation endormie dans le confort de la paix, et de l’autre, ceux qui dénoncent une « stratégie de la peur » dangereuse et politiquement intéressée.
L’Horreur des Chiffres : Au-Delà de l’Armée Professionnelle
Pour ceux qui ont tenté de « déminer » les propos du général Mandon en affirmant qu’il ne parlait que des soldats professionnels – les « enfants de la nation » par essence – les chiffres bruts de l’état-major ont apporté une preuve glaçante du contraire. Le CEMA a rappelé qu’une guerre de haute intensité impliquerait des pertes de l’ordre de 200 à 1 000 morts par jour.
Le Mythe de l’Invulnérabilité
Une simple analyse arithmétique, évoquée par les commentateurs, suffit à briser le mythe d’une guerre limitée : la France dispose d’environ 200 000 soldats d’active. En prenant l’hypothèse médiane de 1 000 pertes quotidiennes, l’armée française, sans compter les 40 000 réservistes, serait anéantie en 200 jours. Même en ajoutant les réservistes, l’armée tiendrait à peine plus de huit mois. Il est donc évident que le terme « enfants » ne se limite pas aux soldats de métier, mais vise bien une mobilisation nationale élargie, touchant la jeunesse et, in fine, la société toute entière.
Un pays qui n’est pas prêt à « connaître ça, à comprendre ça, est un pays qui est faible, » a affirmé le porte-parole de l’armée. L’objectif de cette communication est donc de consolider « l’esprit de défense » et de rompre avec l’ère post-guerre froide où la paix était considérée comme éternelle, une période où le service militaire avait été interrompu en 1997, coupant une grande partie de la jeunesse de tout lien concret avec la défense nationale.
Scandale Politique : Le Réquisitoire de Ségolène Royal
Le choc émotionnel créé par les propos du CEMA s’est immédiatement transformé en crise politique. La réaction la plus virulente est venue de Ségolène Royal, qui a qualifié la déclaration d’« inadmissible. » Son intervention a placé le président Emmanuel Macron, chef des Armées selon la Constitution, au centre de l’interrogation.
Macron Doit Rendre des Comptes
L’ancienne ministre a posé un ultimatum binaire : soit le Président était « au courant de la déclaration » et doit alors « s’expliquer » devant la nation, soit il ne l’était pas et, à ce moment-là, le Chef d’État-Major « doit démissionner. » Pour Royal, faire jouer un tel rôle au CEMA va à l’encontre des « intérêts de la patrie » et de l’image internationale de la France. Membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la France se doit d’être un « acteur de paix et pas acteur de guerre, » a-t-elle insisté.
Elle a fermement dénoncé le fait de « faire peur à une nation toute entière » et de « plonger dans l’anxiété les nouvelles générations. » L’argument est d’autant plus sensible qu’il est lié à la démographie : « Si on raconte ça aux jeunes aujourd’hui, ils vont dire ‘Ah bon et en plus la natalité vient de s’effondrer, on aura encore moins d’enfants pour faire des soldats.’ » Cette rhétorique, très anxiogène, questionne l’absence de « destin » positif promis à la jeunesse, jugeant « intolérable » cette communication macabre.
L’Agenda Caché : Le Spectre de l’Article 16 et de 2027
Pour des observateurs comme Georges Fenech, l’affaire Mandon dépasse la simple maladresse communicationnelle et révèle l’existence d’un « agenda caché, » d’une « stratégie de la peur » qui pourrait servir des intérêts politiques internes. L’hypothèse la plus explosive avancée est celle d’une manœuvre pour anticiper les élections présidentielles de 2027.
Le Rêve Inconscient d’une Guerre Préventive
Fenech a émis l’idée que le Président pourrait chercher à « engamber l’élection de 2027 » et à « récupérer les pleins pouvoirs » en appliquant l’Article 16 de la Constitution, lequel prévoit des pouvoirs exceptionnels en cas de menace grave et immédiate. La guerre, selon cette analyse, pourrait être l’instrument d’un tel report. Il a rappelé le cas de l’Ukraine, où le président Zelensky, en état de guerre, n’a pas organisé d’élections. « Vous ne pouvez pas organiser des élections pendant une guerre, » a-t-il affirmé, suggérant que l’insistance sur la menace de guerre pourrait être la clé d’une prolongation de mandat, un « rêve inconscient » pour Emmanuel Macron, cherchant à se « couronner » sans passer par les urnes.
Cette théorie, bien que niée par d’autres analystes sur le plateau, a cristallisé la méfiance de la classe politique vis-à-vis d’une hiérarchie militaire qui, par ailleurs, est censée observer une stricte « obligation de réserve. » Le fait que le CEMA, « le plus proche du président de la République, » ait été « fait jouer un rôle politique » par une conférence de presse aussi retentissante, est jugé comme une dérive dangereuse, qu’il s’agisse d’un scénario de guerre préventive ou d’une simple manipulation de l’opinion.

La Légitimité du Messager : Entre Lucidité Nécessaire et Devoir de Réserve
Face à ces accusations d’opportunisme et de scandale, une autre voix s’est élevée, celle de l’acceptation de la dureté. Pour Élisabeth Assayag, si le message est « anxiogène » et fait peur – surtout aux parents –, il est peut-être « nécessaire. »
Le Réveil de la Civilisation du Confort
Selon cette analyse, le général Mandon a eu le rôle de « tenir les consciences éveillées. » La société occidentale, et notamment les nouvelles générations, est « installée dans un certain confort » et pense que « tout lui est peut-être dû. » Le message du CEMA est un rappel brutal : « La paix n’est pas éternelle, et ça va peut-être demander à l’avenir des sacrifices. » Cette prise de conscience est vue comme un devoir pour les élites.
Ce point de vue a été validé par la ministre des Armées, Catherine Vautrin, qui a tardivement réagi pour défendre son subordonné. Elle a affirmé que le CEMA était « pleinement légitime à s’exprimer sur les menaces » et que ses propos, loin d’être « sortis de leur contexte » comme certains l’ont insinué, relèvent du « langage militaire d’un chef qui chaque jour sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la nation. » La position officielle est claire et se résume par un slogan historique : Si vis pacem, para bellum (Si tu veux la paix, prépare la guerre). Notre responsabilité, a-t-elle conclu, est d’« éviter tout affrontement, mais nous y préparer » en « consolidant l’esprit de défense. »
En somme, l’alerte du général Mandon est parvenue à briser un tabou national. Que l’on y voie une nécessité stratégique pour une nation en sommeil ou une manœuvre politique cynique pour contourner la démocratie, le débat a eu le mérite d’exiger une réponse de la part du pouvoir et d’imposer à la France une réflexion profonde sur le coût réel de sa souveraineté et de ses valeurs démocratiques face à une menace qui n’est plus lointaine, mais fixée à l’horizon 2030.