« Les Gens se Mettent à Pleurer » : L’Attaque Frontale de Bardella sur le « Lien » Immigration-Insécurité et son Plan Choc pour la Perpétuité Réelle

Article: « Les Gens se Mettent à Pleurer » : L’Attaque Frontale de Bardella sur le « Lien » Immigration-Insécurité et son Plan Choc pour la Perpétuité Réelle
Dans un débat d’une intensité rare sur BFMTV, le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, a livré un réquisitoire cinglant contre la classe politique française, dénonçant sans concession ce qu’il perçoit comme un laxisme institutionnalisé face à l’explosion de l’insécurité et l’échec de la politique migratoire. Son intervention, calibrée et percutante, n’était pas seulement une critique; elle était une promesse de rupture pour une France qu’il juge en pleine décadence, une nation où, selon lui, les citoyens ne « se marrent même plus, ils se mettent à pleurer » face au déni du lien entre immigration et insécurité.
Loin des formules convenues, Bardella s’est positionné en procureur d’une élite politique qui « n’assume rien », rejetant la responsabilité de la situation actuelle sur les gouvernements passés et présents dont le bilan, qu’il soit économique, sécuritaire ou migratoire, est jugé « absolument accablant ». Le jeune leader a clairement indiqué qu’il se battait « chaque jour que Dieu fait » pour « réparer les erreurs » et retrouver cette « France qui va bien », évoquée par ses parents et grands-parents, mais qu’il dit n’avoir jamais connue en tant qu’enfant des années 90. C’est sur cette émotion, ce sentiment de déclin national, qu’il a bâti une argumentation reposant sur des chiffres chocs et une volonté affichée d’une sévérité pénale drastique.
L’Urgence Sécuritaire : Le Choc des Chiffres sur l’Immigration et la Délinquance
Le cœur de l’intervention de Jordan Bardella réside dans l’affirmation, martelée avec force, d’un lien direct et dramatique entre l’immigration non maîtrisée et la montée de l’insécurité sur le territoire. Pour lui, il s’agit d’une évidence que la classe politique refuse d’admettre. Il cite un sondage CSA récent (juin 2024 et septembre 2025) où 68% à 72% des Français estiment qu’un lien existe entre l’insécurité et l’immigration. Ce sentiment, il le valide avec des données officielles qui sont au centre de son réquisitoire contre le « discours très différent » de certains ministres de l’Intérieur qui refusent de communiquer les chiffres pour ne pas « alimenter des polémiques ».
Les statistiques qu’il utilise sont destinées à frapper les esprits et à justifier son plan de « politique drastique d’immigration ». En 2023, les étrangers ne représentaient qu’environ 7,2 % de la population en France, mais près de 20 % des personnes mises en cause pour des infractions, selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure. Cette surreprésentation s’aggrave de manière spectaculaire pour les délits les plus graves : les étrangers sont mis en cause dans environ 45 % des vols avec violence au niveau national, un chiffre qui grimpe jusqu’à 60 % dans des zones sensibles comme Paris et la Seine-Saint-Denis. Concernant la population carcérale, les détenus de nationalité étrangère représentaient 23,8 % des 73 400 prisonniers en 2024. Le profil majoritaire des mis en cause étrangers, provenant du Maghreb (45 %) et d’Afrique sub-saharienne (30 %), ajoute une dimension géographique et culturelle à son analyse.
Cette réalité statistique est mise en parallèle avec l’augmentation massive de la présence migratoire en France. Il y avait près de 4,9 millions d’immigrés en 2004-2005, un chiffre qui atteint près de 7,7 millions en 2024 selon l’INSEE. Du côté de l’immigration irrégulière, les interpellations ont grimpé de 18,9 % en 2024 par rapport à l’année précédente, avec plus de 140 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées pour seulement 20 000 retours enregistrés. Pour Bardella, ce décalage est la preuve d’une incapacité chronique à maîtriser nos frontières, dont la conséquence directe est « l’ensauvagement de notre pays ».
Contre le Laxisme : Faire de la France le Pays « le Plus Répression d’Europe »
Face à ce qu’il qualifie de laxisme, Jordan Bardella a défendu une vision radicale de la justice, affirmant que la France est « très simplement le pays le plus laxiste d’Europe ». S’il devait diriger le gouvernement, il exigerait de son ministre de la Justice de doter la France de « l’arsenal judiciaire le plus dur et le plus sévère d’Europe ». Cette promesse choc vise à inverser une culture qu’il perçoit comme systématiquement du côté de « l’excuse » et des « criminels », plutôt que de celui des « victimes » et des « plus fragiles ».
S’il est vrai, comme le rappellent les données d’Eurostat (2023), que la France (106 détenus pour 100 000 habitants) est moins incarcérante que la Pologne (203/100 000) ou la Hongrie (187/100 000), Bardella ne se focalise pas uniquement sur le taux de détention. Il souhaite une réforme en profondeur des peines, de leurs durées et de leurs conditions. Il est crucial, selon lui, d’envoyer un signal fort : une civilisation qui se respecte doit protéger les victimes et cesser de prendre le risque d’une récidive. Cette doctrine est un rejet total de l’approche actuelle, qu’il juge trop centrée sur la réinsertion au détriment de la sécurité nationale.
Ce positionnement intransigeant se manifeste aussi dans son soutien inconditionnel aux forces de l’ordre. Bardella a vertement critiqué le Président de la République pour avoir « jeté le discrédit sur nos forces de l’ordre » en reprenant des accusations de « violences policières ». Il rappelle l’horrible attentat de Magnanville en 2016, où le commandant de police Jean-Baptiste Salvin et sa compagne Jessica Schneider, agente administrative, ont été assassinés et décapités à leur domicile par un terroriste de l’État islamique, en présence de leur enfant de trois ans. Ce drame est utilisé comme un symbole du risque quotidien et du « premier devoir » d’un chef d’État : être du côté de ceux qui « prennent des risques pour défendre l’autorité de l’État ». Le message est clair : la police doit être protégée, non discréditée.
La Question Émotionnelle : Perpétuité Réelle Contre Peine de Mort
L’intensité du débat a culminé avec l’évocation de la tragédie récente du jeune Matis, 19 ans, mortellement fauché par un chauffard récidiviste en fuite. La mère de Matis, dans une douleur insoutenable, a publiquement interrogé la Nation sur le bien-fondé de l’abolition de la peine de mort. Jordan Bardella a réagi avec une grande prudence émotionnelle, refusant de faire de la « relance politique » sur le deuil, mais a réaffirmé sa position de fond.
Il se déclare opposé à la peine de mort, mais insiste sur le fait que son abolition a « fait s’effondrer l’échelle des peines en France » car elle « n’a pas été remplacée ». Sa réponse à la mère de Matis est donc l’engagement pour la généralisation de la perpétuité réelle.
La perpétuité réelle est la peine la plus lourde du droit pénal français. Contrairement à la perpétuité classique, qui est « juridiquement compressible » et permet des demandes de libération conditionnelle après une période de sûreté (généralement 18 à 22 ans, pouvant aller jusqu’à 30 ans), la perpétuité réelle (introduite en 2004) vise à rendre certaines peines totalement incompressibles. Elle ne s’applique aujourd’hui qu’à une poignée de crimes atroces (comme le meurtre d’un mineur de moins de 15 ans avec actes de barbarie).
Jordan Bardella souhaite étendre cette mesure. Pour lui, quiconque « attente à la vie de quelqu’un » pour les crimes les plus graves « devrait entrer en prison sans la possibilité d’en sortir » car il représente un « danger pour la sécurité nationale ». Bien que l’article 720-4 du Code de procédure pénale prévoie une révision judiciaire possible après 30 ans d’emprisonnement effectif sous des conditions très strictes (comportement exemplaire et avis favorable d’une commission), l’objectif de Bardella est d’instaurer un principe d’absence de sortie anticipée pour les criminels les plus dangereux.
Ce choix politique est une ligne claire : il est préférable d’être jugé « dur » que de devoir regarder une famille de victimes dans les yeux et lui dire que, « par les impéricies de l’État, par la faiblesse du système judiciaire et pénal », le risque de récidive a été pris.
Conclusion : Le Choix d’une Rupture sans Compromis
L’intervention de Jordan Bardella est bien plus qu’une simple joute télévisée; c’est une déclaration de guerre idéologique contre le consensus des dernières décennies. Il utilise l’émotion nationale face à l’insécurité montante et les faits divers tragiques pour légitimer un programme de rupture. En liant frontalement l’immigration incontrôlée à la délinquance et en proposant la perpétuité réelle comme réponse ultime aux crimes odieux, il s’adresse directement au sentiment d’abandon et de colère des Français.
Le débat sur le plateau de BFMTV n’était pas seulement sur les chiffres, mais sur la philosophie de l’État : doit-il privilégier l’excuse et la réinsertion ou la protection inconditionnelle des victimes? Pour Jordan Bardella, le choix est sans appel : il assume une politique « dure » pour restaurer l’autorité et la « cohésion sociale », promettant une France qui n’aura plus à pleurer l’échec de ses dirigeants. Ce plan choc, s’il était mis en œuvre, transformerait profondément le paysage pénal et migratoire français, suscitant une discussion politique qui est loin d’être terminée.