Chute de Yermak et Corruption : Le Sentiment de “Fin de Règne” Isole Zelensky Face à un Macron Impuissant

Chute de Yermak et Corruption : Le Sentiment de “Fin de Règne” Isole Zelensky Face à un Macron Impuissant


Article: Chute de Yermak et Corruption : Le Sentiment de “Fin de Règne” Isole Zelensky Face à un Macron Impuissant

La scène se joue à Paris : un président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est reçu par son homologue français, Emmanuel Macron. Ce qui pourrait ressembler à une affirmation de soutien indéfectible sonne étrangement comme un chant du cygne. Selon l’analyse acerbe de Vincent Hervouët, expert en affaires étrangères, le président Zelensky est en pleine descente aux enfers politiques, « lâché à peu près par tout le monde ». La guerre, qui fait rage à l’Est, a maintenant une réplique politique dévastatrice à Kyiv. Frappé par un scandale de corruption qui a emporté son conseiller le plus intime, Zelensky se retrouve brutalement seul, cherchant refuge auprès de son « dernier ami » sur le continent. Ce moment est décisif non seulement pour l’Ukraine, mais pour l’Europe, qui, malgré ses bonnes intentions, est reléguée au rang de spectateur impuissant face aux jeux de pouvoir de Washington et de Moscou.

I. L’Effondrement du Cercle Intime : La Chute d’Andriy Yermak

L’évènement qui a précipité le sentiment de « fin de règne » est la démission forcée d’Andriy Yermak, numéro deux de l’État et chef de cabinet de Zelensky. Yermak n’était pas un simple administrateur : il était le conseiller le plus intime, l’ami qui partageait les soirées, le négociateur de l’ombre sur les livraisons d’armement, celui qui nommait et révoquait les gens, écartant tous les rivaux. Il était, de fait, le co-pilote du président.

Sa chute est le résultat d’un scandale de corruption retentissant, établi par des services spécialisés avec le soutien non négligeable des Américains. En faisant tomber Yermak, un homme par ailleurs considéré comme « le plus détesté du pays » mais aussi le plus puissant et le plus influent, le régime de Zelensky se retrouve décapité. Le président ukrainien, désormais sans ce bouclier et ce confident indispensable, est seul pour affronter la tempête intérieure et l’agression extérieure. Cette situation n’est pas seulement un problème de gouvernance, c’est un séisme politique qui fissure le moral et la résilience ukrainienne.

II. Le Spectre de la Corruption et la Montée des Rivalités

La corruption est une plaie historique en Ukraine, un pays qui a toujours eu du mal à s’en défaire. Si Volodymyr Zelensky n’est pas personnellement accusé de corruption – au-delà d’anciennes révélations sur des fortunes cachées dans des paradis fiscaux, un délit plus fiscal que criminel –, son entourage immédiat est désormais publiquement entaché. Les informations qui filtrent depuis des semaines sur l’enquête ébranlent profondément la légitimité du pouvoir en place.

Ce vide créé par le départ de Yermak est immédiatement exploité. Les « appétits s’éguisent », comme le souligne Vincent Hervouët. L’ancien général en chef de l’armée, Valeri Zaloujny, écarté par Zelensky et envoyé en « exil » doré comme ambassadeur au Royaume-Uni, n’a pas manqué d’ajouter de l’huile sur le feu. Son récent article au ton « venimeux » critique la façon dont les affaires du pays ont été conduites, signalant que la guerre politique intestine a commencé. Avec son entourage intime mis en cause et ses rivaux militaires et politiques reprenant de l’ascendant, Zelensky navigue en eaux très troubles. Le sentiment général n’est plus celui d’une union sacrée, mais celui d’une fragilité gouvernementale que les forces russes ne manqueront pas d’exploiter.

III. Macron, le Dernier Ami du Président Accidentel

Dans cette tourmente, Emmanuel Macron apparaît comme le « dernier ami » de Zelensky. Au-delà de l’alliance stratégique, Vincent Hervouët note une ressemblance frappante entre les deux hommes, non seulement dans leur apparence physique, mais dans leur parcours politique.

Les deux sont des « présidents totalement par accident ». Ils n’ont pas été vus venir, n’ont pas de parti politique fort derrière eux, et sont arrivés au pouvoir auréolés de succès dans des vies antérieures (acteur pour l’un, haut fonctionnaire et banquier d’affaires pour l’autre) avant de se retrouver propulsés dans une situation de crise épouvantable, seuls et isolés. Ce parallélisme de destins crée un lien particulier et explique l’acharnement de Macron à soutenir son homologue.

Mais quel est l’intérêt réel de la France, et par extension de l’Europe, à épauler un dirigeant en difficulté ? L’Europe est, de l’aveu général, « hors jeu » dans la résolution du conflit. Elle est la plus concernée, mais la moins influente. Elle s’est accrochée à une approche « très légaliste », défendant le droit international avec ferveur. C’est louable, mais cela l’a rendue incapable de dialoguer avec Moscou, d’ouvrir des négociations ou de proposer un compromis sans se « dédire ». Le soutien de Macron est une réaffirmation de principes et une tentative d’influer sur la seule force capable de dénouer la crise : les États-Unis de Donald Trump. Cependant, les gestes symboliques, comme la vente de Rafales (dont la livraison est incertaine et l’argent inexistant), peinent à masquer cette impuissance.

IV. L’Ombre de Trump et la Menace d’un Accord Forcé

Pendant que l’Europe tergiverse et que Kyiv s’enfonce dans la crise de corruption, Donald Trump, lui, avance ses pions avec un pragmatisme déconcertant. Le républicain, qui se dit optimiste quant à la possibilité d’un accord, n’hésite pas à qualifier la guerre de « ridicule » et à rappeler son coût humain effroyable : « 27 000 personnes ont été tuées dans cette guerre ridicule » le mois dernier.

C’est la troisième fois que Trump ou ses émissaires tentent d’imposer un plan de paix. L’ancien président américain, obsédé par l’idée que le conflit n’aurait jamais eu lieu sous sa présidence, voit la résolution du conflit ukrainien comme un enjeu de politique intérieure et de gloire personnelle. Ses plans de paix successifs, même s’ils inquiètent l’Europe par leur potentiel désavantage pour l’Ukraine (notamment sur un possible échange de territoire), montrent que les États-Unis sont l’acteur central du dénouement. Que cela aboutisse ou non, l’Europe et Zelensky sont dans une posture d’attente forcée, obligés de suivre le mouvement américain.

V. L’Incroyable Incertitude de l’Avenir

L’analyse de la situation conduit à une seule conclusion : personne ne sait ce qui va se passer. L’effondrement moral et politique de l’entourage de Zelensky pourrait être le signe que la résistance ukrainienne arrive à un point de rupture, ou au contraire, que la société ukrainienne, résiliente, cherchera à se débarrasser de ses éléments corrompus pour survivre.

La situation actuelle est un mélange explosif de chaos interne en Ukraine, d’une pression économique et militaire russe constante, et d’une diplomatie occidentale à deux vitesses (l’impatience américaine face au légalisme européen). Le soutien de Macron à Zelensky, même s’il est un réconfort personnel, ne peut combler le déficit de puissance et d’influence stratégique de l’Europe. La résolution du conflit passera par un compromis que l’Europe n’est pas capable de négocier et que Zelensky pourrait bientôt être trop affaibli pour refuser. L’heure n’est plus à l’optimisme béat, mais à la préparation d’une issue incertaine et potentiellement douloureuse, un scénario que Donald Trump, de son côté, est convaincu de pouvoir imposer.

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