Le matin du 27 mai 1942 commença comme tous les autres pour Reinard Heidrich, protecteur du Rich Nazi en Bohèm Moravie. Quelques heures plus tard, il se battrait pour sa vie. 8 jours plus tard, il mourrait. Voici le récit brutal et atroce de la fin tragique de l’un des plus impitoyables exécutants d’Hitler, non pas sous les balles ou les bombes, mais sous l’influence de tueurs invisibles qui envahissaient son corps à travers des fragments de crains de cheval et de métal.

Imaginez Prague par une matinée de fin de printemps. Les rues anciennes de la ville saintillent sous le soleil matinal tandis que la MercedesBenz 320 convertible B décapotable de Reynard Heidrich traverse le quartier de Libigne. Il est environ 10h30. Heidrich sûr de son emprise sur les territoires tchèqu occupés voyage sans escorte armée.
Une erreur fatale qui lui coûtera tout. L’homme qu’on surnommait le boucher de Prague terrorisait la population tchèque depuis des mois. Architecte de l’holocauste et président de la conférence de Vancé, Heidrich avait orchestré un génocide à une échelle industrielle. Mais ce matin-là, son règne de terreur allait se heurter à l’opération anthropoïde, l’une des opérations de résistance les plus audacieuses de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que la Mercedes de Heidrich aborde un virage en épingle à cheveux près de l’hôpital Boulovka, son chauffeur Klein est contraint de ralentir. C’est le moment que l’agent slovaque Joseph Gapchik attendait. Sortant de sa cachette, Gabchik lève son pistolet mitrailleur Sten et le braque sur Heidrich à quelques mètres de distance.
La mort du dignitaire nazi semble inévitable. La mitraillette Sten s’enrille dans cette fraction de seconde, tandis que Gapchik s’affaire frénétiquement à débloquer le mécanisme, commet une erreur fatale. Au lieu d’ordonner à son chauffeur d’accélérer, il se laisse emporter par son arrogance. Il se lève dans la voiture, degen son luger et crie à Klein de s’arrêter.
C’est l’occasion rêvée pour l’agent check. Jean Kubish. Kubish lance une grenade antichar britannique modifiée en direction du véhicule. L’engin explosif atterrit près de la roue arrière-droite et détonne avec une force dévastatrice. L’explosion déchire l’aile arrière-droite de la voiture, mais surtout elle transforme le véhicule lui-même en une arme, des fragments de carrosserie, des ressorts du siège et plus importante encore, des crains de cheval provenant de la sélerie sont projetés sur le corps de Heidrich comme
des éclats d’obus organique. Les éclats lui pénètrent le bas du dos à gauche, déchirant muscles et tissus, rompant sa ratte et perforant son diaphragme. Pourtant, chose incroyable, Edrich ne s’effondre pas immédiatement. Porté par l’adrénaline et la rage, il saute du véhicule endommagé pistolet à la main et se lance à la poursuite de ses agresseurs avec son chauffeur.
Kabchik prend la fuite à pied tandis que Kubich s’échappe à vélo, le visage ensanglanté par les blessures, causé par l’explosion. Mais l’énergie surhumaine de Heidrich est de courte durée. Après une trentaine de mètres de poursuite, le protecteur du Rich s’arrête brusquement, se tient le flanc et s’effondre contre un lampadaire.
Du sang commence déjà à imprégner son uniforme. Clin abandonne la poursuite pour rejoindre son supérieur. Désormais pâle et à bout de souffle, des passants checks, terrifiés mais curieux commencent à se rassembler. Une femme blonde s’approche. Certains témoignages laissent entendre qu’elle aurait pu être une sympathisante de la résistance et vient en aide au dignitaire nazi blessé.
En quelques minutes, une camionnette est réquisitionnée pour transporter Heidrich à l’établissement médical le plus proche. L’hôpital Bulovka, ironiquement visible depuis le lieu de l’embuscade. Edrich arrive à l’hôpital conscient mais en état de choc. Son uniforme est imbibé de sang. Sa respiration est difficile, sa peau pâle est moite, le personnel des urgences, médecin et infirmière tchèqu le mépris profondément, doit désormais se battre pour sauver la vie de leur oppresseur.
L’ironie de la situation n’échappe à personne. À l’hôpital Bulovka, c’est le chaos organisé. Le chirurgien tchèque, le docteur Vladimir Olli, prend les choses en main et évalue rapidement les blessures de Heydrich. Le diagnostic est alarmant. Hémorragie interne massive, lésions organiques probables et contamination par des corps étrangers projetés profondément dans la plie.
Une opération immédiate est indispensable. Compte tenu de l’aggravation de l’état de santé de monsieur Heidrich et de son état de choc, une anesthésie générale est jugée trop risquée. Le docteur Olli pratique donc une laparotomie sous anesthésie locale. Monsieur Heidrich reste conscient pendant l’intervention. L’opération révèle l’étendue des lésions.
Une rupture de la rate provoquant une hémorragie dans la cavité abdominale. Une déchirure du diaphragme entraînant une compression des poumons par le contenu abdominal et de nombreux corps étrangers incrustés dans la plie. L’équipe chirurgicale travaille méthodiquement. Il retirent entièrement la rate détruite de Heidrich, un organe qui, bien que non vital, joue un rôle crucial dans la lutte contre les infections.
Il répare le diaphragme perforé à l’aide de suture, tentant de rétablir la barrière entre le thorax et l’abdomen. Le plus difficile est l’extraction des corps étrangers. Fragment de métal provenant de la grenade et de la voiture, morceaux de tissu de l’uniforme de Heidrich et ses fibres de crain de cheval apparemment inoffensive qui se révéleront être des présages de mort.
Mais alors même que les chirurgiens opèrent, ils se heurtent à une limitation cruciale. Nous sommes en 1942. La pénicilline existe mais elle est réservée presque exclusivement aux troupes alliées. Les Allemands disposent de sulphamides mais les stock à Prague sont limités et prioritairement destinés aux soldats de la Vermart.
Le personnel médical Tchèqu, même s’il souhaitait prodiguer les meilleurs soins et nombre de ses membres espéraient secrètement la mort de leurs patients, n’a tout simplement pas accès à des antibiotiques en quantité suffisante. La nouvelle de la tentative d’assassinat se répand rapidement dans les cercles de communication de nazi.
Quelques heures plus tard, Heinrich Himler, supérieur de Heidrich et chef de la SS, dépêche son médecin personnel, le professeur Carl Gbart, à Prague. Kebart arrive accompagné d’une équipe de médecins allemands dont le célèbre Ferdinand Saerbrook, l’un des chirurgiens les plus renommés d’Allemagne. L’équipe médicale allemande examine le travail des médecins tchèqu et à la surprise générale approuve l’intervention chirurgicale initiale.
Les transfusions sanguines sont organisées à partir de donneurs allemands compatibles. Himler insiste pour qu’aucun sang tch check ne contamine le corps de son protégé. Hedrich est transféré dans une chambre privée, la chambre 102, où une surveillance continue est mise en place. Le 29 mai, 48 heures après l’attaque, Heidrich semble se rétablir.
Il est conscient, capable de parler et parvient même à s’alimenter. Sa température est normale, son pou régulier. Les plaises externes ne présentent aucun signe d’infection. Kebessart informe Himler que malgré la gravité de la situation, il y a des raisons d’être optimiste. Mais cette guérison apparente est trompeuse.
Au plus profond du corps de Heidrich, dans les recoins chaudes et sombres de sa cavité abdominale, les bactéries prolifères, les fragments de crain de cheval contaminés par des streptocoques et autres agents pathogènes constituent un terrain propice à l’infection. Sans antibiotiques efficaces, le système immunitaire de Heidrich, déjà affaibli par l’ablation de Sarat, est engagé dans un combat perdu d’avance.
La période du 30 mai au 2 juin représente une cruelle illusion, une fausse au avant les ténèbres finales. Edrich continue de s’améliorer, du moins en apparence, il passe des liquides aux aliments solides et appréci, semble-t-il, des plats traditionnels check comme la langue bouillie au quenel, apparemment insensible, à l’ironie de consommer la cuisine du pays qu’il a terrorisé.
Depuis son lit d’hôpital, Edrich s’efforce de maintenir son emprise de fer sur le protectorat. Il dicte des lettres à ses subordonnés, lance des opérations de track pour retrouver ses agresseurs et évoque même son projet de retour au pouvoir. Les infirmières rapportent qu’il est exigeant, impérieux et qu’il traite le personnel médical avec le même mépris qu’il a manifesté envers la population tchèque.
Il parle des représailles qu’il orchestrera une fois rétabli. Des villages entiers seront incendiés. Des milliers de personnes mourront pour venger cet attentat contre l’autorité du Rich. Son épouse Lina Hidrich arrive de leur propriété et veille à son chevet. Devant elle, comme devant les dignitaires nazis en visite, Heidrich affiche une grande assurance.
Il parle de sa blessure comme d’un simple désagrément, un revers temporaire dans son ascension fulgurante au sein de la hiérarchie nazie. Certains historiens suggèrent même qu’ils pensaient que cela renforcerait sa réputation. Survivre à une tentative d’assassinat ne ferait qu’acroître son aura de successeur désigné d’Himler. Mais le 2 juin, tout change.
Edrich se réveille en se plaignant de violentes douleurs abdominales. Elles sont différentes de celle qu’il a déjà ressenti à cause de ses plais. Celles-ci sont plus profondes, plus diffuses et s’accompagnent d’un gonflement inquiétant du ventre. Sa température monte en flèche. L’équipe médicale reconnaît immédiatement les signes péritonite.
L’infection s’est propagée dans toute la cavité abdominale. La panique s’empare de l’équipe médicale allemande. Le médecin personnel d’Hitler, Théo Morel est appelé à la rescousse. Morel, connu pour ses traitements non conventionnels et ses cocktails de vitamines et de stimulants qui permettaient aux fureurs de rester en pleine possession de ses moyens ne peut guère faire plus que soulager les symptômes. L’infection est trop avancée.
Les 36 heures suivantes sont un véritable calvaire médical. La fièvre de Heidrich grimpe inexorablement, atteignant des niveaux dangereux qu’aucun refroidissement ne peut maîtriser. Son rythme cardiaque s’accélère tandis que son système cardio-vasculaire lutte pour maintenir la pression artérielle face à l’assaut sceptique.
La tachicardie cède la place à l’arythmie, les toxines endommageant le muscle cardiaque. L’infection se manifeste par des vagues de souffrance. Le pu s’accumule dans des poches disséminées dans la cavité abdominale, comprimant les organes et provoquant des douleurs atroces que la morphine peine à soulager.
Le foie de Heidrich, submergé par les toxines bactériennes, commence à défaillir, donnant à sa peau et à ses yeux une teinte jaunâtre. Ses reins, tentant désespérément de filtrer le sang empoisonné, commencent à cesser de fonctionner, entraînant une dangereuse accumulation de déchets dans son sang. Le soir du 3 juin, Heidrich est en plein délire.
L’homme qui a orchestré le meurtre systématique de millions de personnes, qui parlait d’éliminer des races entières avec une efficacité bureaucratique et réduit à des propos incohérents. Il appelle sa mère morte depuis longtemps. Il marmonne à propos d’ennemis tapis dans l’ombre. La toxémie a atteint son cerveau provoquant des hallucinations et des délires paranoïques.
Lina Heidrich affirma plus tard que dans ses derniers instants de lucidité, son mari avait parlé de sa loyauté au fureur et au raich. D’autres témoins rapportent que ces dernières paroles cohérentes furent plus prosaïques. Des demandes d’eau, des supplications pour soulager sa douleur. Mais tard dans la soirée du 3 juin, même ses simples communications cessèrent.
Edric sombra dans le coma tandis que ses fonctions vitales s’effondrent progressivement. Les médecins allemands font tout leur possible. Ils draînent le plus accessible mais l’infection s’est déjà trop propagée. Ils administrent les quelques antibiotiques dont ils disposent, mais il est bien trop tard. Il tentent de maintenir en vie ses organes défaillants grâce aux moyens limités de 1942.
Mais le combat est déjà perdu d’avance. Les bactéries, ces vengeurs microscopiques, ont réussi là où les balles et les bombes ont échoué. Dans l’obscurité de l’aube qui règne dans la chambre 102, la respiration de Reinard Heidrich devient de plus en plus laborieuse. Le râ agonique, ce bruit caractéristique du liquide qui s’accumule dans les voisins respiratoires d’un mourant emplit la pièce.
Son cœur empoisonné et épuisé battitrégulièrement puis plus lentement puis s’arrête. On tente de le réanimer, mais c’est superficiel. Tous ceux qui sont présents savent que la fin est proche. À 4h30 du matin, 8 jours jours pour jour après la tentative d’assassinat, Reinard Heidrich est déclaré mort. Cause immédiate, un choc sceptique massif ayant entraîné une défaillance multivérale.
Son cœur, son foie, ses reins et ses poumon ont succombé à l’attaque bactérienne. Le boucher de Prague n’a pas été terrassé par des balles checks, mais par des micro-organismes transportés par des crains de cheval et des fragments de métal. L’autopsie réalisée par les pathologistes Hervy Gramparl et Gunter Virich de l’université de Prague est exhaustive et révélatrice.
Elle met en évidence une importante contamination bactérienne de la cavité abdominale. Des streptocoques et d’autres agents pathogènes ont provoqué une nécrose tissulaire étendue. La plesse initiale est remplie de pu et de tissus nécrosés. Des fragments de crain de cheval, désormais identifiés comme les vecteurs probables de l’infection mortelle, sont encore incrustés dans les tissus.
Point crucial, l’autopsie ne révèle aucune trace d’empoisonnement. Des rumeurs ultérieures laissèrent entendre que des résistants tchèques, voire les services de renseignement britanniques, auraient empoisonné les grenades avec de la toxine botulique. Ces théories, aussi dramatiques soit-elles, sont formellement réfutées.

La mort de Heidrich est d à une scepticémie, une infection du sang causée par des bactéries introduites lors de la blessure initiale. les crains de cheval provenant des sièges de sa voiture, projeté dans son corps par l’explosion de la grenade et l’insporteur de bactéries courantes qui en l’absence d’antibiotiques efficaces se sont révélés mortels.
Le corps d’Idrich est embaumé et transporté à Berlin pour des funérailles nationales d’une grandeur sans précédent. Hitler en personne prononce les loges funèbres qualifiant Heidrich de homme au cœur de fer et lui décernant à titre postume l’ordre allemand. La plus haute distinction du parti nazi, Himler pleure ouvertement lors des funérailles, ayant perdu son subordonné le plus compétent et le plus impitoyable.
Alors même que les dignitaires nazis pleurent la mort de Heidrich, la machine à vengeance est déjà en marche. Hitler et Himmler ordonnent des représailles massives. Le 10 juin, le village de l’idis est entièrement rasé. Les 173 hommes sont exécutés. Les femmes déportées dans des camps de concentration, les enfants assassinés ou confiés à des familles allemandes.
Le village de Lejaki subit le même sort de semaines plus tard. Au total, plus de 5000 tècs sont assassinés en représaille à la mort de Heidrick. Les assassins eux-mêmes, Gabchik, Kirbish et leurs camarades parachutistes se réfugient dans la crypte de la cathédrale Saint-Syrie et Méthode de Prague, trahi par l’un des leurs.
Ils sont assiégés par les SS. Le 18 juin, après un violent échange de tir, face à la capture et à la torture certaine, ils se donnent la mort. Ils meurent en héros de la résistance, ayant réussi à éliminer l’un des principaux artisans de l’holocauste. La mort de Reinard Heidrich demeure l’une des plus grandes ironies de l’histoire.
Un homme qui avait bâti sa carrière sur des meurtres mécanisés et efficaces fut terrassé par les tueurs les plus primitifs de la nature, des bactéries. L’architecte de la solution finale qui considérait certains peuples comme des parasites sous-humains à exterminer fut lui-même exterminé par de véritables organismes microscopiques qui ne faisaient aucune distinction entre naz et juifs. Allemand et tchèque.
Les historiens de la médecine débattent depuis longtemps de la possibilité de sauver Heidrich grâce à la médecine moderne. Presque certainement, les antibiotiques actuels auraient facilement vaincu l’infection bactérienne qui l’a emporté. Les techniques chirurgicales modernes auraient permis de mieux nettoyer la PLie.
Mais en 1942, sans pénicilline, sans protocoles chirurgicaux avancés, sans les connaissances médicales que nous tenons aujourd’hui pour acquise, Heidrich était condamné dès l’instant où ses fibres de crain de cheval ont pénétré dans son organisme. On pourrait être tenté de voir une forme de justice poétique dans la mort atroce de Heidrich, un meurtrier de masse, agonisant lentement et douloureusement des suites d’une infection.
Mais il ne faut pas oublier que sa mort aussi brutale fut-elle. est insignifiante comparé aux souffrances qu’il a infligé à des millions de personnes. Les chambres à gaz qu’il a contribué à concevoir ont tué dans une agonie au moins égale voire plus grande. Les familles qui l’a déchiré ont souffert bien plus que ces 8 jours d’agonie.
L’opération anthropuide atteignit son objectif immédiat, éliminer Reinard Heidrich. Mais le prix à payer fut terrible. Des milliers de checks innocents payèrent de leur vie pour la mort d’un seul coupable. Cet assassinat envoya également un message clair à la hiérarchie nazie. Elle n’était pas invincible. On pouvait l’atteindre.
On pouvait la tuer. Aujourd’hui, un mémorial se dresse sur le lieu de l’assassinat à Prague. Les visiteurs peuvent voir le virage où l’arme de Gabchik s’est enrayée, où Kubich a lancé sa grenade, où l’un des plus grands monstres de l’histoire a entamé son chemin vers la mort. Ce mémorial rappelle que le mal, aussi puissant soit-il, peut-être affronté.
On peut lui résister et parfois contre toute attente, on peut le vaincre. Les dernières heures brutales de Reinard Heidrich ne représentaient qu’une infime partie de la brutalité qu’il a infligé au monde. Sa mort par septicémie fut horrible mais aussi d’une certaine manière banale. Un rappel que sous l’uniforme derrière l’idéologie, les architectes du génocide sont des hommes mortels, aussi vulnérables au ravage de la nature que n’importe quel autre être humain.
Le boucher de Prague ne mourut ni en martyre, ni en héros, mais en patientité à l’hôpital. empoisonné par son propre sang, vaincu par des organismes invisibles, à l’œil nu. Finalement, l’homme au cœur de fer révéla n’avoir qu’un cœur de chair et celui-ci cessa de battre à 4h30 du matin, le 4 juin 1942. M.