1944, un ouvrier des chemins de fer français termine son déjeuner. Il s’avance derrière une cabine de signalisation et écrase du talon un petit tube de laiton. Un faible claquement métallique raisonne dans la gaine de cuivre. Puis plus rien. L’homme glisse alors le tube dans une boule d’explosifs malléable, applique l’engin contre une jonction du rail et rentre chez lui en marchant calmement.

Trè plus tard, il dî avec sa famille lorsque l’expresse de nuit à destination de la Normandie déraille à près de 10 kilomètres de là. Les enquêteurs allemands ne trouvent que du métal tordu et des fragments de la dispersés, gros comme un simple crayon. Ce n’était pas un incident isolé. La nuit précédant le débarquement, les rapports d’après-guerre du service des opérations spéciales mentionnèrent des centaines de coupures de voix ferré à travers toute la France, les chiffres les plus courants, faisant état de 567
sabotage pour cette seule nuit. Les résistants détruisirent des centaines de locomotives et parvinent à retarder une division d’élite de la SS. pendant environ deux semaines, l’arme qui rendit tout cela possible ressemblait pourtant à un objet décollié. Les britanniques l’appelaient le crayon retard. Les Allemands la considéraient comme un cauchemar insoluble.
Le Dafi auquel l’intelligence britannique se heurta en 1940 semblait à la fois simple et désespéré. La France était tombée à travers l’Europe occupée des millions d’hommes et de femmes avec la volonté de frapper l’ennemi mais nullement les moyens. Les explosifs classiques exigènent une proximité suicidaire ou des mécanismes de retard trop complexes pour des amateurs.
Les minuteries à ressort étaient en coûteuse fragile et leur tictac pouvait trahir un agent lors d’un contrôle allemand. Les systèmes électriques dépendaient de batteries susceptibles de tomber en panne après des mois de cachette dans une grange. La résistance avait besoin d’autres choses. Un dispositif plus simple, plus silencieux, utilisable par tous.
La solution n’acquie au poste 12 un ancien domaine réquisitionné appelé Aston House près de Steven Age dans le Herford Shire. Il devint le laboratoire secret du service où scientifique et ingénieurs consurent les outils destinés selon la formule célèbre de Churchill à mettre l’Europe à feu et à sang. L’inventeur du crayon retard était le lieutenant commandant AG G.
L’anglais premier commandant du poste 12. Selon la commission royale britannique chargée de récompenser les inventeurs qui crédit officiellement l’anglais après la guerre, son dispositif accomplissait un exploit remarquable créer un mécanisme de retard fiable utilisant uniquement la physique et la chimie. L’appareil mesurait exactement cinq pouces de long et cè de pouces de diamètre reprenant volontairement les proportions d’un simple crayon.
Son corps était un tube de laiton d’environ une demi-once. Les versions tardives plus légères pesait à peine un peu plus. À l’intérieur de ce cylindre anneau d’in se cachait trois éléments. Une fine gaine de cuivre contenant une ampoule de verre remplie de chlor cuivrique, un percuteur en acier comprimé par un ressort et retenu par un fil métallique et une capsule fulminante logée à la base.
Son activation ne nécessitait ni batterie, ni mécanismes d’horlogerie, ni composants électriques. n’avait qu’à écraser la section en cuivre avec une pince ou le talon de sa botte. L’ampoule de verre se brisait, libérant le liquide corrosif. Celui-ci commençait alors à ronger silencieusement le fil de retenue. Quand le fil cédait, après quelques minutes ou plusieurs heures selon le modèle, le ressort projetait le percuteur sur la capsule fulminante qui s’enflammait.
Le détonateur prenait le relais puis la charge principale explosait. Tout le compte à rebour se déroulait dans un silence absolu. Pas de grésillement, pas de tic-tac, pas d’odeur suspecte. La chimie faisait son œuvre invisible. Pendant que le saboteur disparaissait dans la campagne, le service mit au point un système de languette de sécurité amovible et codé par couleur pour indiquer la durée de retard.
Le noir signifiait dix minutes. Réservé à l’entraînement le rouge trente minutes, le blanc 2 heures. Le vert cin heures et demi, le jaune et le bleu 24 heures complète. La durée dépendait principalement de la composition et de la concentration de l’agent corrossif. Les agents mémorisaient les codes couleurs et détruisent les languettes après activation pour empêcher les enquêteurs allemands d’y trouver des indices.
Mais le système souffrait d’une vulnérabilité qui faillit changer le cours de l’histoire. La température, les réactions chimiques ralentissèrent au froid et s’accéléraient avec la chaleur. Les manuels techniques fournissaient des tableaux de correction révélant des variations alarmantes. retard rouge censé durer 30 minutes à 15°grosson pouvait atteindre 75 minutes à 20°gros ou se réduire à 9 minutes à 43°gr les agents opérant en plein hiver ou en pleine canicule devaient ajuster leur calcul et parfois ils se trompaient le premier grand succès du crayon retard
eut lieu dans la nuit du 7 juin 1941 agents de la France libre ciblèrent la station transformateur de Pesac près de Bordeaux qui fournissait en électricité les bases de sous-marins allemandes et plusieurs usines de guerre. Les saboteurs Raymond Cabade, André Vanier et Joël Lataque installèrent des charges incendiaires magnétiques équipé de retardateurs chimiques sur huit transformateurs.
Toute l’opération prit moins de 30 minutes. Six des huit transformateurs furent détruits. La base sous-marine italienne de Bordeaux fut plongée dans le noir pendant plusieurs semaines. Les lignes ferroviaires électriques durent revenir provisoirement aux locomotives à vapeur.
Les réparations s’étalèrent sur plus d’un an. Hug Dalton, ministre britannique de la guerre économique, écrivit triomphalement à Churchill que les objectifs industriels étaient frappés de manière bien plus efficace par les méthodes du service clandestin que par les bombardements aériens. Lorsqu’en juillet 1943, un bombardement de la RAF contre l’usine Peugeot de Socho tu à 125 civils français sans endommager sérieusement l’installation, l’agent Harry Ray, capitaine du service clandestin, proposa une autre approche.
Il conta directement le propriétaire Rul Peugeot et lui offrit un choix sans détour coopéré à un sabotage ciblisque utilisant des crayons retard et des explosifs plastiques où risquer de nouveaux raides aériens. Peugeot fournit les plans complets de l’usine et les contacts nécessaires. En novembre, agents et ouvriers posèrent des charges à retardement sur les compresseurs et les transformateurs.
L’usine spécialisée dans la fabrication de pièces pour blindé fut mise hors service. Aucun civil ne fut tué. La RF accepta alors d’interrompre les bombardements des usines collaborant avec le sabotage organisé. Mais l’heure la plus décisive du crayon retard arriva à la veille du débarquement. Le juin 194, la BBC diffusa deux hommes et sages codés donnant le signal au service clandestin et à la résistance française pour exécuter le plan vert, une attaque coordonnée contre l’ensemble du réseau ferroviaire français afin d’isoler la
Normandie de toute arrivée de renforts allemands. Le résultat fut foudroyant. En moins de vingt heures, les réseaux signèent des centaines de coupures. Les chiffres de l’après-gerre mentionnant soistotage pour cette seule nuit. Rien que dans le sud-est de la France, deux locomotives furent détruites le juin.
Le 7 juin, la Normandie était pratiquement coupée du reste du pays. De juin à septembre 1944, le trafic ferroviaire longue distance, connu des interruptions constantes, paralysant la logistique allemande à l’échelle de tout le territoire. Au cœur de ce vaste effort se trouvait Pearl Witherington, seule femme à diriger un réseau clandestin en France, à la tête de son circuit Wrestler, contente entre 2000 et 3500 combattants du Makisi, elle mena plus de 800 sabotages ferroviaires entre Paris et Bordeaux. Les Allemands offrirent un
million de francs pour sa capture. Ces unités infligèrent environ 1000 pertes allemandes en quatre mois et reçurent finalement la rédition de 18000 soldats ennemis. Après la guerre, elle refusa un ordre civil britannique affirmant qu’il n’y avait rien de civil dans ce qu’elle avait accompli.
La preuve la plus spectaculaire de l’impact stratégique du crayon retard survin avec la deuxième division SS Panzer Dasreich. Cette unité d’élite de quinzeil hommes et plus de deux chars étaient stationnés près de Toulouse lorsque l’invasion commença. Le trajet vers la Normandie, environ 750 km par voie ferrée, aurait dû durer 3 jours.
L’agent Tony Brooks, âgé de seulement 20 ans, avait préparé son réseau Pimanto pour ce moment. Ils sabotèrent systématiquement les wagons plats destinés au transport des chars en versant un lubrifiant abrasif dans les boîtes des cieux provoquant le blocage des roues au bout de quelques kilomètres. La division fut contrainte de continuer par la route où la résistance armée d’explosifs et de crayons retard transforma son avance en une succession d’embuscade de ponts détruits et de lignes de carburant.

sectionné au lieu d’atteindre la Normandie le juin, d’Asreich n’y parvint que fin juin avec un retard d’environ 17 jours. À ce moment-là, la tête de Pontallier était solidement établie. qu’une division panzer de prestige ait été ralentie par un simple tube de laiton de la taille d’un crayon démontrait qu’agriculteur et ouvriers pouvaient eux aussi peser sur le cours de la guerre.
Malgré la capture de nombreux crayons retards, les Allemands n’adoptèrent jamais un retardateur chimique similaire pour la production de masse. Leur doctrine privilégiait toujours les minuteries mécaniques de haute précision et les systèmes électriques pour les bombes aériennes, ignorant la simplicité brute d’un dispositif qui s’activait simplement en l’écrasant du talon.
Ce que les planificateurs allemands ne comprirent jamais, c’est que la simplicité était précisément le cœur du concept. Une arme qui ne demandait qu’un simple coup de talon pouvait être manié par n’importe qui même avec une formation minimale. Le crayon retard démocratis la destruction d’une manière que la culture d’ingénierie allemande, obsédée par la précision mécanique était incapable d’imaginer.
Les crayons retard capturés connurent toutefois une utilisation tristement célèbre. Le mars 1943, des conspirateurs des Allemands tentèrent B d’assassiner Hitler en utilisant des dispositifs britanniques obtenus par des circuits détournés. Le général Henning von Treskov fit passer clandestinement une bombe déguisée en bouteille de liqueur à bord de l’avion du fureur.
Au départ de Smolens, le lieutenant Fabian Von Schlabrendorf écrasa le détonateur de 30 minutes et remit le paquet à l’aide personnelle d’Hitler. L’avion atterri quelques heures plus tard à Berlin sans incident. La bombe n’avait pas explosé. L’enquête montra que l’acide avait bien rongé le fil comme prévu, mais que la morce n’avait pas pu s’enflammer en raison du froid glacial dans la soute non chauffée.
Les mêmes explosifs et les crayons retard resting furent utilisés lors de l’attentat à la mallette du 20 juillet 1944. Cette fois, le mécanisme fonctionna parfaitement. Hitler ne survécut que parce que la mallette fut déplacée derrière le pied massif d’une table d’enchaîne quelques secondes avant la détonation. Les chiffres de production témoignent à eux seuls de la confiance britannique dans l’invention.
Le premier lot composé de crayons retard fut livré en septembre 1939 alors que la guerre venait à peine de commencer. En août 1940, plus deixante-700 unités avaient déjà été distribuées aux forces auxiliaire la résistance clandestine chargée d’opérer en cas d’invasion allemande. La production en temps de guerre atteignit des millions d’exemplaires.
Certaines estimations issues de documents d’époque et de sources d’après-guerre évaluant le total à près de 12 millions. preuve de la diffusion massive du dispositif à travers l’Europe occupée. Des millions de comptes à rebour silencieux, chacun capable de faire dérailler un train, d’anéantir une usine ou de tuer un ennemi.
Le crayon qui paralysa la France occupé gagna sa place dans l’histoire non par la sophistication, mais grâce à une simplicité élégante. L’invention du commandant l’inglais au poste 12 accomplit ce que les bombardements massifs n’avaient jamais réussi détruire avec précision des infrastructures militaires, tout en limitant les pertes civiles grâce à des citoyens ordinaires capables de se fondre aussitôt dans la population.
Ainsi, un simple ouvrier pouvait écrouser le tube de cuivre pendant sa pause de midi, le glisser dans une charge d’explosif autour d’un joint de rail, puis rentrer dîner avec sa famille tandis que plusieurs kilomètres plus loin, l’expresse de nuit se disloquait. Les enquêteurs allemands, eux, ne trouvaient ni coupables ni témoins seulement quelques fragments de laiton éparpillé.
La paranoï s’installa au sein des forces d’occupation. La guerre de l’ombre devint impossible. À gagner l’ennemi était partout et nulle part à la fois. Cinq pouces de la ampoule d’acide, un percuteur comprimé par un ressort. Voilà l’arme qui paralysa le réseau ferroviaire français. Voilà l’arme qui faillit tuer Adolphe Hitler à deux reprises.
Les Allemands avent Char Panzer des bombardier en piqué et d’un fusé V2. Les britanniques, eux avaient un crayon. M.