Scandale à Saint-Malo : Une Grenade de Maintien de l’Ordre Blesse Trois Manifestants, Dont Deux Femmes de 76 Ans, Lors de la Venue de Jordan Bardella

Scandale à Saint-Malo : Une Grenade de Maintien de l’Ordre Blesse Trois Manifestants, Dont Deux Femmes de 76 Ans, Lors de la Venue de Jordan Bardella
La Cité Corsaire Sous Haute Tension
Ce dimanche 23 novembre 2025, la ville historique de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) est devenue le théâtre d’une tension palpable, exacerbée par la venue de Jordan Bardella, leader du Rassemblement National (RN). L’homme politique s’était déplacé dans la cité corsaire pour une séance de dédicace de son dernier ouvrage, Ce que veulent les Français, attirant une foule conséquente de sympathisants.
L’événement, organisé dans une salle de l’hôtel Oceania, près du Sillon, a vu défiler, selon les estimations du responsable local du RN, Dylan Lemoine, entre 1 500 et 2 000 admirateurs. Dès 14h, l’affluence était telle que la rue était envahie par les files d’attente, créant une atmosphère de ferveur pour le leader d’extrême-droite. Cette démonstration de force par le RN n’allait cependant pas se dérouler sans accroc, car toute manifestation politique d’envergure attire inévitablement son contre-courant.
Affrontement Idéologique : La Manifestation de l’Opposition
En marge de cet événement, les partis et associations de la gauche malouine avaient lancé un appel à un rassemblement de protestation. Environ 200 manifestants ont répondu à cet appel, cherchant à exprimer leur opposition à la venue de Jordan Bardella et aux idées qu’il représente. Face à cette dualité idéologique, un important dispositif de sécurité avait été déployé, mobilisant une centaine de policiers et de CRS pour maintenir l’ordre et séparer les deux camps.
Initialement, le cortège de manifestants, bien que résolu, est décrit comme “plutôt calme”. Les manifestants parcouraient les rues, leur présence symbolisant une résistance pacifique au message du leader du RN. Cependant, aux alentours de 14h30, la situation a pris une tournure dramatique et inattendue à hauteur de la Chaussée du Sillon, un moment qui allait transformer une simple opposition politique en un scandale de maintien de l’ordre.
L’Incident de la Chaussée du Sillon : Un Projectile sur le Cortège

C’est à cet instant précis qu’une grenade a été lancée au milieu des manifestants. Les témoins décrivent un projectile qui “est arrivé sur nous et [a explosé] en tombant par terre”, balancé “depuis le cordon de policiers”. Ce qui est décrit comme une grenade assourdissante de maintien de l’ordre, potentiellement de type Condor, a projeté plusieurs petits morceaux de caoutchouc à son explosion.
Le choc de l’événement n’est pas seulement dû à l’usage de la force, mais à l’identité des victimes. Trois personnes ont été blessées par l’impact du projectile et ses fragments : un homme d’une trentaine d’années, et, fait particulièrement alarmant, deux femmes, toutes deux âgées de 76 ans. Les blessures se concentraient au niveau des pieds, des chevilles et des mollets. Une image poignante a immortalisé l’une des septuagénaires, prise en charge par les secours pour ses blessures au pied et à la cheville.
L’usage d’une telle force, touchant de manière indiscriminée et blessant des personnes âgées lors d’une manifestation jugée “plutôt calme”, soulève des questions fondamentales sur les protocoles de maintien de l’ordre et la proportionnalité des réponses policières face à la contestation civile. L’incident a immédiatement éclipsé la séance de dédicace, déplaçant le centre de l’attention sur l’escalade de la violence.
Conséquences et Questions Sans Réponse
Les trois manifestants blessés ont été rapidement pris en charge par les pompiers, mais l’onde de choc de cet incident est allée bien au-delà de leurs blessures physiques. L’utilisation d’une grenade de maintien de l’ordre sur un cortège pacifique, blessant des personnes particulièrement vulnérables, est un élément qui ne manquera pas d’alimenter la controverse nationale et de nécessiter une clarification de la part des autorités. Qui a donné l’ordre de lancer le projectile ? Cette action était-elle justifiée par une menace imminente ? Autant de questions qui restent en suspens.
Parallèlement à cet événement dramatique, une autre grenade, cette fois-ci lacrymogène, a été lancée sur la plage du Sillon, où le reste du cortège continuait de manifester. Cette seconde intervention confirme une volonté de dispersion musclée de l’opposition.
Ce dimanche à Saint-Malo, ce n’est pas tant le succès de la séance de dédicace de Jordan Bardella qui restera dans les mémoires, mais bien l’image de ces deux femmes de 76 ans, blessées en manifestant leur opinion. L’événement est un rappel brutal de la façon dont le débat politique, lorsqu’il est confronté aux dispositifs de sécurité, peut basculer dans la violence, soulevant une vague d’indignation et exigeant des comptes sur les méthodes employées pour contenir l’expression démocratique. L’incident malouin restera un cas d’étude troublant sur la ligne de faille entre droit de manifester et maintien de l’ordre public en France.