Si son nom te dit sûrement quelque chose grâce au film de Steven Spielberg réalisé en 1993, tu ne sais peut-être pas quelle histoire se cache vraiment derrière Oscar Schindler. Aujourd’hui, je te plonge dans l’histoire fascinante d’un homme qui, dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, a choisi de risquer sa vie pour en sauver des milliers d’autres. Oscar Schindler, membre du parti nazi, espion en Tchécoslovaquie puis en Pologne, opportuniste et sans scrupule au départ, est finalement devenu l’un des plus grands sauveurs de la guerre, permettant à des milliers de Juifs d’échapper à la déportation. Mais qui est vraiment cet homme aux multiples facettes ? Comment cet industriel opportuniste est-il devenu un héros de l’ombre ? C’est l’histoire que je te raconte aujourd’hui.

Alors, Oscar Schindler est né le 28 avril 1908 à Svitavy en Moravie. D’abord rattachée à l’Empire austro-hongrois, cette région change de souveraineté après la Première Guerre mondiale et intègre la Tchécoslovaquie en 1918. Issu d’une famille catholique de la classe moyenne, Oscar grandit dans un environnement plutôt confortable de la partie germanophone de la Moravie. Pourtant, le jeune homme se montre très vite imprévisible et développe un gros caractère. Il va par exemple rater ses études et même être expulsé de son école pour avoir falsifié ses bulletins scolaires alors qu’il n’a que seize ans. Oscar se met donc à travailler dans l’usine agricole de son père. Mais le jeune homme se passionne surtout pour les motos. Il achète par exemple une moto Guzzi 250 cm³ avec laquelle il participe à plusieurs courses en Tchécoslovaquie. En fait, plutôt que de travailler, Oscar préfère les belles motos, les courses, les fêtes alcoolisées et la compagnie des femmes. Une jeunesse libérée qui se calme en 1928 lorsqu’Oscar épouse Émilie Pelzl, une fille de fermiers allemands installée en Tchécoslovaquie.
Après son mariage, Oscar Schindler se calme et tente de se lancer dans les affaires. Il cesse de travailler pour son père et se met à enchaîner les emplois : agent commercial, ouvrier d’usine. Le passionné d’automobile va même tenter d’ouvrir sa propre auto-école avant de faire faillite. Oscar finit donc par reprendre l’affaire de son père, mais il échoue à nouveau. Il faut dire que les temps sont durs dans la Tchécoslovaquie de l’époque. Depuis le krach boursier américain de 1929 et la période dite de Grande Dépression qui a suivi, l’Europe centrale doit faire face à une crise économique violente. L’ambitieux Oscar cherche donc à rebondir et il se pourrait bien qu’une occasion se présente de l’autre côté de la frontière, en Allemagne.
Le 30 janvier 1933, Adolphe Hitler devient chancelier allemand. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler prône une politique expansionniste visant à unir les peuples germanophones sous la bannière du Reich. Cette doctrine, c’est ce qu’on appelle le Lebensraum, c’est-à-dire l’établissement d’un espace vital à l’intérieur de l’Europe en agrandissant les frontières de l’Allemagne. Et dans cet objectif, Adolf Hitler soutient activement le SDP, le parti allemand des Sudètes qui revendique le rattachement de sa région à l’Allemagne. En fait, les tensions entre Allemands et Tchèques existent depuis la création du pays, en 1918, surtout en Bohême et en Moravie où les germanophones sont majoritaires. Et si je te parle de tout ça, ce n’est pas pour rien. Parce que comme la plupart des jeunes germanophones de la région des Sudètes, Oscar Schindler adhère au SDP. Le parti soutient fermement l’Allemagne nazie et lutte activement pour intégrer le IIIe Reich. En 1938, la pression nazie sur ses voisins atteint son paroxysme. En mars de cette année-là, Adolf Hitler lance ce qu’on appelle l’Anschluss et annexe l’Autriche.
Dans la poursuite de son objectif de réunir les peuples allemands, les Sudètes deviennent sa prochaine cible. Et pour régler cette crise, les Accords de Munich sont signés en septembre 1938 entre la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne nazie. En gros, pour éviter une nouvelle guerre en Europe, la France et le Royaume-Uni cèdent à Hitler et acceptent que l’Allemagne annexe la région des Sudètes. Endetté, Oscar Schindler voit alors dans l’ascension du Reich une occasion de se refaire. Après avoir adhéré au SDP, il se rapproche de l’Abwehr, le service de renseignement militaire allemand qu’il a intégré en 1936. À cette époque, l’Allemagne nazie intensifie ses opérations d’espionnage en Tchécoslovaquie, notamment pour préparer la future annexion des Sudètes.
Et Oscar Schindler, germanophone et natif de cette région, apparaît comme un candidat idéal pour infiltrer les milieux économiques et militaires tchèques. En fait, la mission de Schindler se résume surtout à de la collecte d’informations, que ce soit sur le réseau de chemin de fer de la Tchécoslovaquie, les installations militaires ou les mouvements de troupe. Et pas un si bon espion que ça. Schindler est finalement arrêté par les autorités tchèques en 1938 et emprisonné pour espionnage. Mais après la signature des fameux Accords de Munich dont je te parlais tout à l’heure et l’annexion des Sudètes, Oscar Schindler est finalement libéré en tant que prisonnier politique et devient officiellement membre du parti nazi. Toujours aussi opportuniste, il profite de ses relations avec l’Abwehr pour intégrer les réseaux économiques allemands et en parallèle, il continue de fournir des renseignements aux nazis dans les mois qui précèdent l’annexion du reste de la Tchécoslovaquie. En gros, son travail consiste à identifier les cibles stratégiques pour faciliter la future invasion du pays par l’armée allemande.
Avec l’annexion des Sudètes, la Tchécoslovaquie est fortement affaiblie et se retrouve à la merci d’Hitler. Les rumeurs d’une invasion imminente se multiplient et l’Europe tout entière retient son souffle. Et finalement, le 15 mars 1939, les troupes allemandes envahissent le reste du pays, brisant en un instant les Accords de Munich signés quelques mois plus tôt. Hitler redessine la carte de l’Europe. La Bohême-Moravie devient un protectorat intégré au IIIe Reich tandis que la Slovaquie se transforme en État satellite de l’Allemagne dirigé par un gouvernement pro-nazi. Oscar Schindler profite de cette situation pour développer un réseau de contacts dans l’administration allemande. En janvier 1939, lui et sa femme déménagent pour s’installer à la frontière polonaise à Ostrava.
Schindler poursuit ses activités d’espionnage pour l’Allemagne nazie. En fait, Ostrava est une ville stratégique pour le IIIe Reich, notamment pour ses riches mines de charbon et son importante industrie sidérurgique. Et en plus de ça, la ville ne se situe qu’à une dizaine de kilomètres de la Pologne, la future cible du plan d’Hitler. Alors, dans cet objectif, Schindler joue les intermédiaires dans des trafics d’armes, recrute et entraîne des agents chargés de semer le chaos en Pologne. Il est également chargé de surveiller le tunnel ferroviaire du col de Jablunkov, un point de passage hautement stratégique pour l’armée allemande pour sa future invasion.

À l’aube du 1er septembre 1939, l’orage éclate et les blindés allemands franchissent la frontière polonaise. Cette offensive lancée par surprise provoque l’entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni contre l’Allemagne et fait basculer le monde dans la Seconde Guerre mondiale. Oscar Schindler, témoin privilégié du basculement, sait qu’une nouvelle ère s’ouvre et avec elle de nouvelles opportunités. L’occupation nazie de la Pologne offre à Oscar Schindler l’opportunité d’une vie qu’il n’aurait sans doute jamais imaginée avant la guerre. C’est pourquoi il décide de s’installer à Cracovie, l’une des premières grandes villes conquises par l’armée allemande en septembre 1939 et qui devient capitale du Gouvernement général.
C’est la zone administrée directement par les nazis. La ville devient rapidement un centre économique et administratif clé, ce qui attire des entrepreneurs et des profiteurs de guerre comme Oscar. L’espion devient alors un homme d’affaires. Dès leur arrivée, les nazis mettent en place une politique brutale de persécution contre les Juifs polonais. Planifiée avant l’invasion, on a appelé cette politique l’opération Tannenberg. Et l’objectif, c’est d’imposer rapidement des lois antisémites strictes, forcer les Juifs à porter l’étoile jaune, les exclure de la vie économique avec la confiscation de leurs entreprises, puis les entasser dans des ghettos en attendant leur déportation vers les camps de concentration.
Les nazis saisissent donc les entreprises juives pour les revendre à bas prix. Et avec cette situation et grâce à ses relations, Oscar Schindler rachète une usine d’émail qui produit des ustensiles de cuisine. Cette usine, qui est appelée Rekord Ltd, appartenait à l’origine à des hommes d’affaires juifs et Schindler l’a reconvertie pour créer la Deutsche Emailwarenfabrik, surnommée Emalia. Dans son usine, il emploie près de 700 travailleurs Juifs du ghetto de Cracovie, une main d’œuvre quasi gratuite qui lui permet d’augmenter considérablement ses bénéfices. Alors, toujours aussi opportuniste et habile négociateur, Schindler se lie aux officiers nazis de la ville. Il les charme en se montrant généreux en pots-de-vin, en cadeaux luxueux ou en organisant de grandes réceptions alcoolisées, tout simplement pour entretenir sa réputation.
Il entretient même plusieurs relations extraconjugales en profitant de l’absence de sa femme restée à Ostrava. C’est la belle vie, ironiquement. Cette réputation et cette proximité avec les officiers nazis lui permettent de décrocher des contrats lucratifs avec l’armée allemande en les fournissant en matériel de cuisine, en gamelles ou en couverts. Et parmi les Juifs travaillant à Emalia, on retrouve un certain Itzhak Stern, un ancien comptable polonais qui aide Schindler à acheter l’usine. Et après le rachat, Schindler décide de garder Stern comme comptable et c’est lui qui l’encourage à employer une main d’œuvre juive. En fait, Stern voit en lui un moyen de protéger les Juifs des persécutions nazies à l’intérieur du ghetto.
Peu à peu, une véritable relation de confiance s’installe entre les deux hommes. Si à la base Schindler emploie des Juifs, c’est surtout parce que cette main d’œuvre est bien moins coûteuse que les autres. Mais peu à peu, confronté à la brutalité des persécutions nazies, il se retrouve face à un dilemme moral. Quand la déportation des Juifs du ghetto de Cracovie commence, Schindler se décide à intervenir.
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Allez, on reprend l’histoire. Dès leur arrivée en Pologne en 1939, les nazis enferment les Juifs dans des ghettos surpeuplés comme ceux de Varsovie, Łódź ou Cracovie. Les massacres sont réguliers mais il faut attendre mars 1941 pour que la Solution Finale se mette en place. Avant même la construction des camps d’extermination, les Einsatzgruppen sont chargés d’exterminer les Juifs, mais aussi les Tziganes, les communistes, les handicapés et les homosexuels. Ça, c’est ce qu’on a appelé la Shoah par balles, c’est-à-dire l’extermination des populations juives sur place sans déportation. En parallèle, les premières déportations vers des camps de travail vont avoir lieu, notamment à Cracovie. En mars 1941, le ghetto est vidé. Des dizaines de milliers de Juifs sont déportés vers le camp de Płaszów à une dizaine de kilomètres de Cracovie pour y être enfermés et forcés de travailler.
D’abord simple spectateur, Schindler assiste à des scènes qu’il ne peut plus ignorer. Il comprend à ce moment que ses intérêts personnels sont secondaires. Il doit agir. L’opportuniste ne se contente plus de protéger ses travailleurs juifs par simple intérêt économique. Au lieu de cela, Oscar Schindler use de son influence et de sa réputation pour empêcher leur déportation en soudoyant les officiers nazis et en prétextant que ces ouvriers sont indispensables à la production militaire.
Mais la situation se dégrade à nouveau à partir de 1942. Le 20 janvier de cette année-là a lieu ce qu’on appelle la conférence de Wannsee à Berlin, qui a pour but de résoudre le « problème juif » en Europe. Hermann Göring, Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann organisent la Solution Finale voulue par Hitler. Alors, comme je te l’ai expliqué un peu plus tôt, même si le génocide avait déjà commencé, cette conférence marque le début de la Shoah à échelle industrielle. En Pologne, les nazis construisent les principaux camps d’extermination comme Auschwitz, Treblinka, Bełżec ou Sobibor. Les déportations massives commencent cette même année, conduisant des centaines de milliers de Juifs vers la mort. Schindler, de son côté, se retrouve à devoir prendre des décisions de plus en plus difficiles.
Avec l’aide de son comptable Itzhak Stern et de sa femme Émilie Pelzl, il cherche à tout prix à empêcher la déportation de ses ouvriers et transforme son usine en véritable refuge. Dans cet objectif, Schindler se met à produire des munitions et du matériel militaire pour faire d’Emalia une usine militaire essentielle. Ses travailleurs sont alors considérés comme indispensables à l’effort de guerre allemand et donc protégés temporairement d’une éventuelle déportation. Mais Schindler ne s’arrête pas là. Lorsque ses employés juifs voient leur famille menacée de déportation à Auschwitz, il n’hésite pas à falsifier les registres de son usine en inscrivant des femmes, des enfants, des vieillards comme ouvriers métallurgistes ou experts mécaniciens pour dissimuler leur vraie identité.
Malgré des soupçons de la Gestapo qui lui valent quelques arrestations et interrogatoires, Schindler arrive à s’en sortir. En fait, il fait ce qu’il sait faire de mieux. Il se sert de ses nombreuses relations et distribue des pots-de-vin pour se protéger, mais surtout pour protéger les autres. Mais lorsque le ghetto de Cracovie est entièrement liquidé en mars 1943, les Juifs restants sont tous envoyés à Płaszów.
Le camp de travail est alors dirigé par Amon Göth, un homme connu pour son sadisme et sa cruauté au point d’être surnommé le « boucher d’Hitler ». Mais Oscar Schindler connaît bien Göth. En fait, il se trouve que les deux hommes sont compagnons de boisson et qu’ils travaillent déjà ensemble, vu que Schindler emploie des Juifs venus du camp dirigé par Göth. Et grâce à des pots-de-vin, il arrive à convaincre Göth d’ouvrir une sorte de sous-camp de Płaszów dans l’usine d’Emalia. Et de cette manière, Schindler peut protéger encore plus de monde en empêchant même les SS de surveiller son usine de l’intérieur.
Mais à la fin de l’année 1944, l’avancée soviétique sur le front de l’Est met à mal le plan de Schindler. L’Armée rouge se rapproche dangereusement de Cracovie au point que les nazis donnent l’ordre d’évacuer Płaszów et son sous-camp d’Emalia. Les détenus sont alors tous censés être envoyés à Auschwitz, mais Schindler ne baisse pas les bras et se met à établir une liste de noms à sauver. Lorsqu’il reçoit l’ordre d’évacuer la zone, Oscar Schindler se retrouve au pied du mur. Il sait très bien qu’aucun de ces travailleurs ne survivrait à une déportation vers Auschwitz et doit donc trouver une solution pour sauver le plus de monde possible.
Et pour ça, Oscar Schindler propose au commandement suprême de l’armée allemande, l’OKW, de délocaliser Emalia à Brünnlitz dans sa région natale des Sudètes. Il parvient à persuader les autorités nazies de la nécessité de continuer la production de munitions et du besoin de ses ouvriers Juifs pour maintenir la cadence dans un moment où l’Allemagne est en train de perdre la guerre, et ça marche. Schindler obtient l’autorisation de transférer son usine et son personnel. Amon Göth, qui lui donne cette autorisation, lui demande alors d’établir une liste d’ouvriers essentiels en vue du transfert à Brünnlitz. Et avec l’aide de Marcel Goldberg, un officier de police juif qui collaborait avec les nazis du camp de Płaszów, Schindler établit donc une liste de 1 200 noms : 1 000 ouvriers d’Emalia plus 200 autres prisonniers de Płaszów. Parmi eux, on retrouve de véritables ouvriers évidemment, mais aussi des femmes et des enfants que Schindler prend le risque de faire passer pour des ouvriers essentiels afin de les sauver.
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Le transfert vers Brünnlitz a lieu le 15 octobre 1944, mais ne se passe pas comme prévu. Deux des trains qui transportaient les ouvriers de la liste de Schindler arrivent par erreur dans des camps de concentration. 800 hommes se retrouvent à Gross-Rosen tandis que 300 femmes se retrouvent à Auschwitz. Mais Oscar Schindler est déterminé à ne pas les abandonner. Durant plusieurs jours, il négocie, il ment, il arrose de pots-de-vin et, contre toute attente, il réussit l’impensable. Il parvient à faire sortir ses ouvriers des camps. Il s’agit d’ailleurs du seul cas connu dans l’histoire des camps d’extermination dans lequel un si grand groupe de personnes sera autorisé à quitter le camp en vie alors que les chambres à gaz sont encore en activité.
Une fois en sécurité à Brünnlitz, Oscar Schindler dépense ce qui lui reste de sa fortune pour subvenir aux besoins de ses protégés. Jusqu’à la fin de la guerre, il fera volontairement ralentir la production de munitions et fera même produire des balles défectueuses pour pénaliser l’armée allemande. Dans les derniers mois de la guerre, Schindler parvient même à sauver 107 prisonniers Juifs de plus qui arrivent à Brünnlitz après avoir été évacués d’un sous-camp d’Auschwitz du nom de Goleszów.
Finalement, Schindler et ses ouvriers ne seront plus jamais inquiétés par les nazis. Le 7 mai 1945, lui et ses quelque 1 200 protégés sont réunis dans l’usine pour écouter Winston Churchill annoncer la capitulation allemande. La guerre est finie et, cette fois, les ouvriers de la liste de Schindler sont définitivement sauvés. Après la fin de la guerre, Oscar Schindler, officiellement toujours membre du parti nazi, se cache pour éviter les répercussions.
L’ancien industriel est complètement fauché mais bénéficie d’une aide financière que lui verse une organisation humanitaire juive américaine pour son geste héroïque. En 1949, lui et sa femme trouvent refuge en Argentine. Mais après quelques années en Amérique du Sud, Oscar Schindler finit par rentrer seul en Allemagne en 1957. Ruiné, inconnu du grand public, il garde tout de même le contact avec les personnes qu’il a sauvées durant la guerre. En 1961, Schindler se rend en Israël pour la première fois où 220 survivants de la liste l’attendent pour lui rendre un hommage vibrant. Schindler se rendra 17 fois en Israël jusqu’à la fin de sa vie.
Le 18 juillet 1967, il reçoit même la médaille de Juste parmi les Nations. Une distinction remise au nom d’Israël aux non-Juifs qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale sans attendre de récompenses. Schindler fait donc partie des très rares membres du parti nazi à avoir reçu cette médaille après sa mort à Hildesheim en Allemagne en octobre 1974. Les survivants de sa liste feront transporter sa dépouille en Israël pour qu’il repose parmi eux. Il est le seul membre du parti nazi à avoir reçu cet honneur. Il repose depuis dans le cimetière catholique de Jérusalem où sa tombe porte l’inscription : « L’inoubliable sauveteur de 1 200 Juifs persécutés ». Musique : avance qui se cache derrière ces mystères, ce qu’il y a d’un bout à l’autre des hémisphères.