16 acteurs bien-aimés de Les Feux de l’Amour qui sont tragiquement décédés

C’est une mélodie au piano que nous connaissons tous, un générique qui, depuis des décennies, invite des millions de spectateurs à plonger dans le luxe, les intrigues et les passions de Genoa City. Les Feux de l’Amour (The Young and the Restless) n’est pas qu’un feuilleton ; c’est une institution, un rituel quotidien. Mais si à l’écran, les drames se résolvent souvent autour d’un verre au club athlétique, la réalité des coulisses est infiniment plus sombre. Loin des projecteurs et des paillettes, une véritable “malédiction” semble s’être abattue sur le casting de cette série mythique. Dépression, alcoolisme, deuil insurmontable et maladies foudroyantes : enquête sur les destins brisés de ces étoiles qui se sont éteintes dans la douleur.
Le cœur brisé d’un père : La tragédie de Kristoff St. John
De toutes les histoires qui hantent les couloirs des studios de CBS, celle de Kristoff St. John (Neil Winters) est sans doute la plus déchirante. À l’écran, il incarnait la réussite, la stabilité et la diversité, un pilier moral pour la communauté de Genoa City. Mais en 2014, son monde s’effondre avec le suicide de son fils, Julian. Une blessure béante, impossible à cicatriser.
L’acteur, qui avait tant donné au public, a sombré dans une dépression abyssale, un tunnel sans lumière dont il ne sortira jamais. Le 3 février 2019, à seulement 52 ans, il est retrouvé mort. Le rapport évoque une maladie cardiaque exacerbée par une intoxication alcoolique, mais pour ses fans et ses proches, c’est le chagrin qui l’a tué. Il est parti rejoindre ce fils qu’il pleurait chaque jour, laissant derrière lui un héritage artistique immense et une leçon cruelle sur la fragilité de l’existence.
Les démons de la matriarche et la cruauté de l’âge
Jeanne Cooper, l’inoubliable Katherine Chancellor, régnait sur la série avec une autorité naturelle et une voix rocailleuse inimitable. Matriarche puissante à la ville comme à l’écran, elle cachait pourtant une vulnérabilité touchante. Son personnage a lutté contre l’alcoolisme devant les caméras, mais peu savaient que ce combat était aussi le sien. Elle a affronté la solitude, un mariage brisé et la maladie avec un courage qui force le respect. Lorsqu’elle s’est éteinte en mai 2013, c’est l’âme même de la série qui s’est envolée, emportant avec elle les secrets d’une vie de lutte.
Mais Hollywood n’est pas tendre avec ses légendes, surtout lorsqu’elles vieillissent. Le sort de Jerry Douglas (John Abbott) et de Marla Adams (Dina Abbott Mergeron) en est la triste preuve. Jerry, le patriarche bienveillant, a connu l’amertume des téléphones qui ne sonnent plus, la pression financière et ce sentiment terrible d’être “oublié” par une industrie qu’il a servie toute sa vie. Marla Adams, qui nous a bouleversés en interprétant la maladie d’Alzheimer de Dina, a elle aussi ressenti la “froide indifférence” du métier envers les actrices âgées avant de nous quitter en avril 2024. Leurs fins de vie nous rappellent que la gloire est éphémère et la reconnaissance, souvent ingrate.
Quand la maladie mentale frappe en silence
La disparition récente de Billy Miller (Billy Abbott) a agi comme une onde de choc. Jeune, talentueux, récompensé par trois Emmy Awards, il avait tout pour lui. Il incarnait la fougue et la séduction. Pourtant, derrière ce sourire ravageur, il menait une guerre secrète contre la bipolarité. Le 15 septembre 2023, deux jours avant son 44ème anniversaire, il a perdu sa bataille. Sa mort brutale met en lumière un tabou tenace : la santé mentale. Même au sommet de la gloire, la souffrance psychique peut être un fardeau mortel.
Un destin qui fait écho à celui de Roscoe Born (Tom Fisher), cet antagoniste que l’on adorait détester. Lui aussi luttait contre un trouble bipolaire qui a fini par avoir raison de sa volonté de vivre. Son suicide en 2020 a laissé ses proches dans une sidération totale, rappelant que les “méchants” de la télé sont souvent des âmes torturées dans la réalité.
L’ombre de la mort sur les seconds rôles

La liste macabre ne s’arrête hélas pas aux têtes d’affiche. Michael Tylo (Blade/Rick) a vu sa vie brisée par la mort accidentelle de son fils, une tragédie dont on ne se relève jamais vraiment. Il s’est éteint en 2021, après une longue maladie, le cœur sans doute déjà parti ailleurs. Beau Kazer (Brock Reynolds), le fils de fiction de Katherine Chancellor, a lutté pour trouver sa place, balloté par les changements de scénarios avant de mourir en 2014, ses mémoires inachevées sur sa table de chevet.
Et que dire de Wings Hauser (Greg Foster), décédé en mars 2025 après une bataille contre une maladie pulmonaire, ou de James Houghton, parti en août 2024, qui avait dû renoncer à ses rêves d’acteur pour devenir scénariste ? Chacun de ces noms raconte une histoire de résilience face à l’adversité, de rêves parfois brisés et de fins souvent solitaires.
Ceux qui restent : La résilience des survivants
Si cette nécrologie semble accablante, il ne faut pas oublier ceux qui sont encore là et qui portent la mémoire de leurs collègues disparus. Des acteurs comme Eric Braeden (Victor Newman), qui a combattu son propre cancer avec la ténacité de son personnage, ou Melody Thomas Scott (Nikki Newman), qui a surmonté une enfance difficile et des troubles anxieux, sont les gardiens du temple. Ils continuent, jour après jour, à tourner, à sourire, malgré les chaises vides autour de la table de lecture.
Doug Davidson (Paul Williams), écarté des plateaux de manière controversée, ou Peter Bergman (Jack Abbott), qui a traversé ses propres tempêtes, incarnent cette résistance. Ils savent mieux que personne que Les Feux de l’Amour est plus qu’une série : c’est une famille dysfonctionnelle, marquée par le deuil, mais unie par une histoire commune.
En regardant le prochain épisode, ayez une pensée pour Kristoff, Jeanne, Billy et les autres. Ils ne jouaient pas seulement la comédie. Ils nous offraient une part de leur humanité, souvent au prix de leur propre bonheur. Derrière le maquillage impeccable et les décors luxueux de Genoa City, ce sont des cœurs battants et souffrants qui ont écrit la légende. Et c’est peut-être cette fragilité, réelle et palpable, qui nous les rend, aujourd’hui plus que jamais, inoubliables.